Thème : Romans

Envie d’ailleurs

« Et de se replonger quelques instants dans ces premières années qui vont structurer sa vraie personnalité. Les souvenirs reviennent, s’imposent malgré soi : des images, des voix, des émotions, parfois une réponse à son évolution, à ses interrogations, à ses comportements, à ses choix. »

Marie a parcouru le monde et feuillette ses journaux de voyage, qu’elle a agrémentés de ses tableaux. Instants croqués sur le vif, rencontres émouvantes, elle se remémore les belles feuilles de ses périples.
La beauté, l’humanité et le rejet de l’injustice irradient au travers des pages de ce carnet, servis par la plume caractéristique de Christiane Cassagnes-Zicaro.

Les affres de la réussite

« La société malinkée est hiérarchisée en trois classes.
D’abord, nous avons les nobles, les castes et les captifs.
Dans la société malinkée, la plus importante de toutes les classes sociales est celle des nobles. C’est d’elle que vient la famille Kéita qui est la famille royale par excellence du Mandé. Une famille dont tu es descendant. Selon les récits des griots, Kéita signifie Kinta qui veut dire en Malinké « prends ton héritage ». »

Le narrateur vit sa première journée d’embauche en entreprise. Son responsable est également son oncle, et les échanges des deux hommes sont ponctués de réflexions à visées morales, inspirées des contes traditionnels.
Hommage au conteur mandingue Amadou Sangaré, « Les affres de la réussite » mêle à une narration classique des fables et des éléments merveilleux pour davantage mettre en relief la force des récits oraux.

L’incandescence des Lauriers

« La vie de cour n’avait pas changé depuis les temps de Saint-Simon, de ses ducs et pairs, de ses présidents à mortiers, dont on faisait des brise- testament de roi et des émietteurs de carrière de ministre, songeait Pierre, en montant le grand escalier menant chez la PG, à qui il allait, sans rire, présenter ses compliments pour cette nouvelle »

Pierre Saint-Hellier savoure l’instant, il est maintenant premier président de la Cour d’appel. Intègre et idéaliste, il se heurte d’emblée aux décisions d’un pouvoir politique irréfléchi. Tiraillé également entre les factions internes et les sphères d’influences qui sont à la manœuvre dans le petit monde des cours, l’homme voit peu à peu sa charge devenir encombrant fardeau.

La condamnation

« Vivre dix-huit ans de sa vie fut un vaillant combat. Ce qui semble être un parcours logique de l’enfance à l’adolescence pour franchir le seuil qui mène à la jeunesse puis à l’âge adulte n’est pas vécu de la même façon dans une société tumultueuse qui a connu le génocide de la guerre et de l’ostracisme. »

À l’aube du vingt et unième siècle, dans un pays perpétuellement embrasé par la guerre et la violence, une rencontre a lieu. Un amour naît, inavoué, incompris, entravé par la vie et la révolution. Dans ce monde intemporel et chaotique où se mêlent foi et désillusion, nos deux héros cherchent leur identité, leur raison de vivre et puis, enfin, peut-être au loin… l’apaisement. Un récit introspectif qui touche du doigt à l’intime et à la philosophie.

Alexandre

« À mesure que le vendredi fatidique s’approchait, le ciel océan d’Alexandre tournait progressivement au sombre chaque nouveau jour qui naissait. Son soleil complice traversait son ciel sans trop d’éclat. Nul ne peut traverser sa forêt de vie sans rencontrer au moins une clairière. Un espace de repos à ciel ouvert qui permet de consulter au moins sa boussole pour s’orienter convenablement. Pas parce que l’on croit avoir perdu le nord, non ! Mais plutôt pour se convaincre que c’est une étape secondaire nécessaire avant de fignoler un quelconque projet. »

Le héros de ce roman est intelligent, brillant même, cependant quelque peu influençable, il est à l’image de bien des jeunes gens. La vie n’est pas toujours pour lui un chemin pavé de roses, mais il a su surmonter les difficultés qui se présentaient à lui. C’est en Afrique, sur la terre de ses ancêtres, qu’il a trouvé une forme d’apaisement avec soi. Joseph Yancolo dépeint avec finesse le parcours d’un homme, depuis la Guadeloupe de son enfance jusqu’à son dernier souffle.

Sorcière pour l’éternité

« Pour être plus pragmatique, ceux qui utilisent un calendrier lunaire pour jardiner font appel à des forces invisibles. C’est de la magie. N’importe quel acte de la vie relève de la magie puisque nous passons d’une conception mentale à une réalisation concrète, en faisant confiance à des forces invisibles, telles que l’énergie musculaire, les messages sensitifs moteurs, les intuitions qui vont réorienter notre programme. La pesanteur et l’électricité statique, par exemple, sont explicables mais invisibles, pourtant nous basons tant de notre quotidien sur leur usage ! »

Levy vit dans les Pyrénées-Orientales. Suivant les conseils d’une amie chère à son cœur, il reçoit un soin énergétique qui va agir comme un déclencheur spirituel. Levy rencontre en effet un homme étrange et bienveillant qui lui ouvre les portes de son histoire, mais aussi de celle de toutes les femmes, persécutées en raison de leur genre.

Je suis vivant

« Les heures, les jours, les mois qui suivirent furent atroces.
C’était comme un long brouillard. Les images n’apparaissaient jamais clairement, étouffées par sa volonté, impuissante, d’oublier. Ne pas y penser, au moins quelques minutes, était le seul moyen de connaître un bref apaisement. »

Un mariage heureux, de beaux enfants, une situation confortable. Dans le monde de Jeanne, tout est harmonie jusqu’au jour où tout s’écroule.
Mais comme la roue de la vie tourne sans interruption, l’espoir renaît, sombre à nouveau puis jaillit encore. Jeanne, toujours, demeure sur le qui-vive, prête à arracher toute miette de bonheur qui passera à sa portée.

Les Hommes de l’espoir

« Une semaine passa et Louis semblait s’être plus ou moins adapté au lieu. Il avait désormais acquis quelques habitudes, comme celle d’aller marcher dehors après chaque repas pour mieux digérer, entretenir son carnet privé et boire un chocolat chaud le matin à 10 h 30 à la cafétéria. Certains jours, certains soirs, la peine le gagnait tout de même, mais il ne se sentait plus aussi étranger qu’à son arrivée. »

Louis se présente aux admissions d’un hôpital psychiatrique dans l’espoir de guérir des troubles qui le handicapent. Peu après son arrivée, alors qu’il commence à douter de l’intérêt de sa présence en ces lieux peu accueillants, il fait une rencontre qui, contre toute attente, va l’aider à changer sa perception du monde. Accueilli dans le cercle des patients, Louis découvre une vertu qu’il ignorait jusqu’alors : l’espérance.

Le perce-oreille

« Je pleure comme une enfant. J’ai du mal à respirer et je tente de reprendre mon souffle entre deux sanglots. Mon corps tremble sous l’impact de ce déversement. Lui, m’enlace et attend que ça passe. Que peut-il faire d’autre ? Cette douleur-là est plus forte que tout, rien ne peut l’endiguer. Aucune parole, aucun geste, rien. »

Ce récit est l’histoire d’une relation qui prend fin brutalement et d’une autre qui voudrait prendre racine tranquillement. C’est une courtepointe faite de morceaux de l’histoire personnelle de l’auteure autour desquels sont brodés les fruits de son imagination empreints de son expérience avec la psychologie. Le récit est construit autour du thème des relations humaines, celles qui nous blessent et celles qui nous aident à guérir.

Manipulation

« Je travaille sur un projet scientifique que je connais, avec le gouvernement. Une partie de moi a hâte de voir les progrès qui ont été mis en place. Et une autre partie de moi a peur de ce que l’on va lui présenter. Quoi qu’il en soit, je veux me prouver ce dont je suis capable. Pourquoi a-t-on besoin de moi sur un projet de régénérescence ? Je suis prêt à reprendre là où je me suis arrêté.»

Ben mène une vie de rêve avec Marjorie… Mais le rêve s’effrite, puis s’effondre avec la disparition de celle-ci. Après un éprouvant deuil, Ben reprend son destin en main et, lorsqu’il croit sa vie redevenue stable, ses fondations tremblent à nouveau : embarqué malgré lui dans un conflit aux conséquences inimaginables, il doit se dépêtrer d’une sombre affaire de manipulation… Qu’adviendra-t-il de notre héros ? Saura-t-il garder son intégrité après toutes ces épreuves ?

Le médecin, la vie, la mort et l’amour…

« Plus les mois passaient, plus on pouvait espérer que la greffe réussissait et que le rein fonctionnerait normalement.
Jep reprenait des forces et tentait de retrouver une place dans un monde qu’il s’était préparé à quitter.
C’était un revenant ! »

Jean-Philippe Royney est médecin. Il a vécu, dans sa chair, « le duel prodigieux entre la mort et la vie ». Après un moment de révolte, bénéficiant d’une greffe de rein, il se sent redevable d’une seconde vie, y compris dans un amour dont il avait rêvé. Il rejoint les French Doctors, afin de s’acquitter de sa dette.
Les progrès de la médecine tendent à la découverte de traitements « personnalisés ». Mais une fois le diagnostic posé, le patient « est dépersonnalisé ». Il entre dans « une planification des procédures » dans laquelle se multiplient les spécialistes et les technologies ». Le robot-confident – et l’intelligence artificielle – sont en passe de remplacer le psychiatre, et la mort n’intéresse plus que le médecin légiste.

Les différentes positions d’Anéda de l’au-delà

« Oui, moi, Anéda, je vous parle du monde des mânes où maintes histoires et des contes de toutes sortes se racontent. Les uns peuvent nourrir la fiction, mais d’autres reflètent quelques réalités observables. »

Anéda est déjà morte mais elle continue à être fascinée par le monde des humains. Au gré de ses rencontres dans l’au-delà, elle raconte le pouvoir et toutes les choses incroyables que certains sont prêts à faire pour le garder ou s’en emparer. Qu’il s’agisse d’un homme politique puissant ou d’une amoureuse éperdue, nul n’est vraiment innocent dans ce livre…

Elle a disparu

« Marc sait qu’il est important pour lui d’être présent au centre d’opérations, surtout en cette période d’indice extrême d’incendie.
Il est content que sa femme ait compris l’importance pour lui d’être là, mais une petite voix, dans sa tête, lui dit que quelque chose lui échappe. Le changement subit d’attitude de sa femme l’a surpris… »

Québec, fin des années 70. Marc travaille au déploiement de bombardiers d’eau lors de feux de forêts. Au retour d’une mission, il constate la disparition de Lyne, son épouse. L’enquête va révéler la double vie de celle-ci : insatisfaite, Lyne joue le rôle d’escort de luxe. Mais l’escapade en compagnie de son dernier client a tourné au drame. Gravement blessée, Lyne se retrouve sans moyens de joindre les secours et son amant a perdu la vie dans un accident. Une course contre la montre s’engage pour la sauver.

L’escapade

« Tranquillisé, il reprit son périple, profitant pleinement du spectacle que lui offrait le panorama qui défilait autour de lui. Le paysage verdoyant avait quelque chose de sauvage, donnant à celui qui le parcourait, l’impression d’être seul au monde. Comme il avait le temps, qu’il était libre de faire ce qui lui plaisait, il avisa un autre lieu dégagé, plus spacieux et un peu en surplomb. »

Max pense que sa vie est fichue, bonne à jeter à la poubelle. Plus de femme, plus de boulot, plus d’argent. Mais un coup de chance lui permet de prendre la route, en quête de lendemains plus heureux. Bien lui prend, il rencontre Nelly. Elle devient son rayon de soleil, celle qui va partager avec lui joies, émois et émerveillements.

Moi, Michel le caméléon – Tome II

« Je veux qu’elle profite d’une liberté totale, agrémentée d’insouciance. Pour le moment, elle peut disposer entièrement de sa personne. Tout faire, tout entreprendre sans retenue. Nous allons profiter de cet instant à deux. »

Dans ce deuxième tome, Michel, toujours accompagné de Ginette, poursuit ses grands projets philanthropiques. On retrouve avec plaisir cet homme altruiste qui, malgré un emploi du temps déjà bien chargé, n’oublie pas de s’intéresser à sa famille et met un point d’honneur à aider ses amis lorsqu’ils en ont besoin.

My generationS

« – Nous avions voulu révolutionner le monde avec des idées (le communisme) ;
– Nous avions voulu révolutionner le monde avec des pavés (Mai 68 et les étudiants du monde entier) ;
– Et maintenant nous voulions révolutionner le monde avec des fleurs.
Je hochai la tête. Pas mal. »

Années 60, les Mods affrontent les rockers à Brighton et Henri, tout jeune comptable, rêve du Swinging London.
Années 80, Laurent s’envole pour les Antilles avec sa petite amie, le mur de Berlin va bientôt s’effondrer et une génération découvre l’argent facile, mais aussi le pouvoir du collectif via des associations. De nos jours, Sébastien rejette l’« ancien monde », veut revenir à une « vie saine » et se moque de son boomer de père.
Trois générations, un kaléidoscope de situations et de personnages aux vies et aux aspirations modelées par la société dans laquelle ils évoluent. L’auteur se délecte, non sans malice et avec un sens certain de la provocation, des hésitations et scrupules de ses jeunes héros. Il décrit le glissement progressif qui a transformé les fantasmes d’aventure des sixties en recherche d’un idéal domestique chez nos contemporains.

L’Homme confronté

« Premiers pas hésitants pour le bébé, content de traverser un petit espace avant d’agripper une chaise salvatrice, qui se transformeront en course chez le jeune enfant, en pas posé chez le travailleur et le randonneur, en marche rapide pour le sportif, et en petits pas précautionneux chez le vieillard. La forme physique se mesure souvent par l’intensité du pas et la rapidité de l’espace franchi. »

Né dans un monde en guerre, Charles pensait qu’il pourrait vivre en toute quiétude une fois la paix revenue. Il constate au fil du temps que l’apaisement tant rêvé lui reste en partie inatteignable. À l’aide d’histoires qu’il a précieusement rassemblées, vécues ou que des amis lui ont racontées, il dresse le portrait d’un être humain confronté à des obstacles l’obligeant en permanence à s’adapter pour progresser.
Jean Monneret est professeur à l’Université de Grenoble, chargé en maîtrise de la communication et de la construction des messages pour des futurs enseignants.
Il est également l’auteur de « Dépérissement ? Il est encore temps ! », paru aux Éditions du Panthéon (2022).

Deux vies

« Les services sociaux, la police, la justice et les psychologues s’en mêlèrent une fois de plus et, cette fois, ne me lâchèrent pas. J’étais trop jeune pour être coffré, mais le juge me condamna à une liberté étroitement surveillée pendant un an. Une fois de plus, on me plaça dans un collège en milieu ouvert, mais dans un quartier éloigné avec un éducateur chargé du suivi de ma « détention ». »

Ce roman s’inspire d’événements qui ont bouleversé la France : Gilets Jaunes, pandémie, délinquance. Son message : tous les policiers ne sont pas des pourris, tous les délinquants ne sont pas des criminels.
Tout sépare deux hommes. Fils d’une famille aisée, Michel, délinquant en herbe, devient policier. Enfant d’une famille indigente, Alex sombre dans la délinquance et connaît la prison. De l’enfance à l’âge adulte, leur environnement familial, leurs amitiés, leurs rires et leurs amours auront conditionné leur vie.
Lors d’une manifestation de Gilets Jaunes, leurs destins se croisent, l’un sauvant l’autre d’une fin tragique.
Le roman révèle avec humour et tendresse comment la force de l’amitié peut rehausser deux personnalités antagonistes, confrontées à la violence de tensions sociales qui les dépassent.

Un meurtre ordinaire

« Son père avait bien raison. Alors qu’un individu pris isolément est capable de comprendre l’erreur de son mépris à l’égard de ce qui n’est pas « de chez lui », comment un pêché commis collectivement peut-il si aisément apparaître légitime ?
Comme s’il avait lu dans les pensées de Serhat, Barba continua à grommeler.
– Ces meurtres empestent le racisme, dit-il, la peur écarquillant ses yeux. Ça se déchaîne de nouveau ! Que Dieu nous protège… »

Lorsque l’une de ses parentes âgées est assassinée, Ada quitte Paris pour revenir à Istanbul. Elle est accompagnée de son amie Haruka, épéiste et experte en médecine légale. Le meurtre paraît appartenir à une série de crimes dirigés contre de vieilles femmes arméniennes. Bientôt, un suspect est arrêté, mais est-ce bien le coupable ?
Au fur et à mesure de leurs recherches, Ada et Haruka mettent au jour des rancœurs devenues torrents de haines et qui ont traversé les années pour venir briser les destins.

Naufrage

« Les vagues percent la nuit de leurs souffles répétés, la femme les entend, elle les entend de plus en plus et elles lui vrillent le cœur. Ces vagues qui un jour recouvriront ce lieu où elle habite et toute la côte, jusqu’où ? Jusqu’aux premières collines plus haut qui dominent le grand fleuve, sûrement, noyant des grandes villes, un estuaire, des plaines cultivées et prospères. Des centaines de milliers de personnes seront déplacées, réfugiées, ailleurs, surpeuplant des régions entières. »

Une écrivaine vit retirée en Camargue, à l’écart de ses semblables. Elle entend aux nouvelles des informations alarmantes concernant la fonte des glaces. Son imaginaire s’embrase alors, et elle entrevoit avec une précision déconcertante la fin de la civilisation occidentale. Elle envisage de refaire le monde, en harmonie avec son environnement, et d’entraîner dans son sillage ceux qui se sont fourvoyés dans le monde d’avant… Pour tenter de les sauver du grand naufrage.