Thème : Romans

Les mots nourriciers

« Pour aller dans ton sens, je me rends compte à quel point nos échanges me manquent lorsqu’autant de jours passent sans que je puisse t’écrire. Une amie qui a vécu une correspondance extrêmement riche avec un homme pendant quelques années m’a prévenue que je pouvais vite devenir « accro »… Et je crois qu’elle avait raison. »

Hélène est une femme active, mère adoptive et célibataire, elle rêve parfois de rencontrer le grand amour, celui que seuls les ouvrages romantiques relatent. Jeanne est chercheuse dans un institut, travaille beaucoup et aimerait renouer avec le grand frisson amoureux. Toutes deux vont se trouver suite à une annonce déposée sur un site de rencontre. Une longue correspondance va alors débuter, intense, captivante, dévorante, sensuelle. Lorsque deux femmes s’éprennent l’une de l’autre par le seul biais de l’écriture.

Insomnie, tapis volant et prière exaucée

« Trois heures du matin, je ne dors plus. Inutile d’essayer de me rendormir, peine perdue, car je connais la raison de mon insomnie. Il faut dire que cela fait quelques années que je suis insomniaque. Mais cette fois-ci, c’est tout simplement le souvenir d’Edmond qui, au milieu de la nuit, me réveille. Mon esprit, tel un tapis volant, me conduit en février de l’an 1975, rue Aberdeen où je le rejoins pour une longue promenade sous la neige comme nous en avons l’habitude »

Dans ce journal intime rétrospectif, Jean-Louis Meyers revisite grâce à son tapis volant les pans de son passé à travers les générations, nous faisant découvrir l’évolution du Québec au fil d’un XXe siècle pour le moins mouvementé et un début de siècle tourmenté et incertain. Grâce à son alter ego de fiction, l’auteur dresse une galerie des paysages saisissants et des portraits hauts en couleur qui ont parsemé son parcours. En toile de fond de son récit, l’hommage à la nation québécoise qui a su faire valoir sa singularité en tant que nation francophone en Amérique du Nord.

Le Dernier Derviche

« Je ne sais pourquoi ils ne m’ont pas encore emmené. Chaque jour, j’attends qu’on frappe à ma porte… Je ne suis pas contrarié, mais ce genre d’attente sourde a un nom : l’espérance. Je ne suis pas dans la situation de celui qui attend la mort, ce qui serait peut-être préférable. Je suis, à l’origine, un homme qui s’attend à tout moment à être rayé de l’humanité. »

Qu’ont en commun des Cathares fuyant la France au XIIe siècle et des hommes devenus otages du système dans les années 1930, si ce n’est une certaine volonté de résistance à l’oppression ? Dans cet ouvrage, les histoires s’entremêlent et la vérité est parfois sous le nez du lecteur depuis le début. Encore faut-il parvenir à la déceler !

La Tour de la Miséricorde

« Cette histoire commence par la fin d’une autre, celle de ma vie. Après une longue maladie, j’en suis aux derniers sarments de l’hiver. Étendu dans mon lit, très médicamenté, je ne suis que partiellement conscient de ce qui m’entoure. »

Évoluant dans un univers suspendu entre la vie et la mort, le narrateur devra déjouer les pièges du royaume des damnés d’Hadès afin de trouver la fameuse Tour de la Miséricorde, son seul espoir de salut. Mais même lorsque celle-ci sera en vue, notre héros ne sera pas au bout de ses épreuves… Réussira-t-il à atteindre son but ? Dans ce roman fantastique, débordant d’intrigues et d’astuces, l’auteur offre une réflexion subtile sur la condition humaine et la pertinence de notre existence.

Une Silhouette de mots

« Les choses tournent mal souvent, et quand c’est le cas, je ne peux pas m’empêcher de penser à l’époque où je n’étais qu’un enfant. Les premières années de ma vie ont été des sourires et des rires, nous n’étions que deux et nous étions inséparables. »

Élevé par une mère célibataire, David grandit dans la pauvreté et la solitude, se réfugiant dans la musique quand le quotidien devient trop difficile… Ce qui ne l’empêche pas de commettre l’irréparable : il tente de mettre fin à ses jours. Ayant survécu, il trouve un nouveau souffle lorsqu’il quitte le foyer maternel et découvre la peinture.
Dans ce roman épistolaire, il raconte à sa mère, devenue ou redevenue sa confidente, comment il a atteint la résilience à travers l’art… et l’amour.

Perdue en territoire celte

« La nuit fut très agitée. Elle fit de nombreux cauchemars, comme en faisait sa mère. Elle voyait des hommes à cheval portant des armures, des armes et des maisons en feu. Un bruit terrible la réveilla. Elle se précipita hors de la maison, poussée par une force qu’elle ne maîtrisait pas. Dehors, l’atmosphère était lourde. Elle retourna à l’intérieur, se saisit d’une arme et ressortit de nouveau en fermant soigneusement la porte d’entrée. Elle courut vers le bois, terrorisée. »

54 avant J.-C. : la Gaule est à feu et à sang, déchirée par les guerres de clans et par l’occupation romaine. Après l’attaque de son village et l’enlèvement de son fils, Kevan découvre avoir été dupée par celui qu’elle croyait être son grand amour…
Ravagée par l’inquiétude et les remords, notre héroïne devra parcourir le pays grimée en homme pour tenter de retrouver les siens et de racheter ses actes passés. Une quête de rédemption palpitante à une période charnière.

Ti-Prince

« Je suis entré dans la vie sans avoir l’intention d’y rester. Je n’avais rien à y faire, j’étais sans arme, incapable d’illusion. Mes sens étaient vides, mon cœur battait à peine. Mon corps flottait, d’une sinistre mollesse. J’étais plus que nu, entièrement dépossédé, absolument inutile. »

« Ti-Prince » relate l’histoire d’un petit garçon atteint du syndrome de Down. Au départ fragile, souvent différent, il va pourtant franchir tous les obstacles qui se dresseront sur son chemin, posant calmement son regard franc et rempli d’amour sur bien des situations. Ce récit inspiré d’une histoire vraie apporte un éclairage intéressant et des questionnements bienvenus sur une condition qu’on ne connaît que trop peu.

Moi, Michel le caméléon

« Un froid glacial envahissait Michel. Il tremblait. En rentrant, il fut obligé de prendre une douche très chaude de plus d’une demi-heure. Impossible de fermer l’œil. Le temps ne passait pas assez vite pour lui. Il ne faisait que regarder sa montre. Des soupirs, il y en eut par centaines et ces mots tournaient dans sa tête :
Ce n’est pas vrai ! Il y est parvenu ! »

Michel a 23 ans. Plus poète que juriste, même s’il a obtenu un diplôme de droit, il décide de partir de chez ses riches parents pour accéder à son indépendance et trouve un travail de balayeur de rue. Ce changement de vie ne va pas l’empêcher de se réaliser, tant professionnellement que personnellement, au gré des rencontres qu’il sera amené à faire et au prix de bien des efforts.

Lulu traverse la Manche – La nouvelle expérience de Lucien Pichet

« Mais le problème, avec les Anglais et ce voyage, c’est qu’ils ne parlent pas le français, ni le breton. Et là, il y a comme un petit souci quand même… Vous direz, Lulu n’est pas un professionnel de la communication, de toute façon. Mais tout de même, il faut un minimum… »

Lucien Pichet, surnommé Lulu, reçoit une invitation inattendue de son petit-fils. Après quelques tergiversations, il se décide à aller lui rendre visite en Angleterre, avec son acolyte Josiane, à la surprise générale. Après son périple à travers la France, le voilà maintenant qui traverse la Manche ! Destination : Londres et Camden.

Le chalet dans la brume

« Pourquoi s’entête-t-il dans une quête vaine qui jusqu’à présent ne lui a apporté que rhumes et rhumatismes ? Cette question, il se la pose chaque fois qu’il quitte la chaleur bienfaisante de l’Auberge de la Sérénité pour s’engager dans ce brouillard intense. Et, chaque fois qu’il rentre, dépité, Joshua, le propriétaire de l’auberge l’attend, une tasse de thé brûlant à la main »

Quatre personnages venus d’horizons divers se retrouvent dans un endroit perdu, en quête de rédemption et de paix intérieure.
Leur retraite, fondée sur une légende indienne de la tribu des Klallam, suppose humilité et volonté de repentir. Mais qui se présente dénué de ces sentiments, dans cette région sauvage d’Olympic Mountain, risque gros, y compris perdre son âme.

Ni Dieu, ni mère

« La suite, je l’oublie derechef tant l’absurdité de la situation me sidère, tant l’injustice de l’affaire me fait presque divaguer, de chagrin d’abord, de colère ensuite. Alors, je pars en claquant la porte, me promettant de ne plus revenir. Il n’y a rien à en tirer. Beau-papa me suit dehors, de son air désolé, et il me parle comme d’habitude, pour l’excuser, du porto avalé, du rosé ingéré, de la paresse maladive et puis de ses multiples problèmes de santé. J’abrège, malgré la peine que j’ai aussi pour lui, et je repars en sens inverse, le cœur à l’envers, déçue encore, déçue toujours par une mère à l’amour mauvais. »X

Jeanne enseigne l’Histoire. Passionnée par le Moyen Âge, elle décide de reprendre ses études et de consacrer un mémoire aux recluses. Tout ne se passe pas comme prévu, d’autant qu’elle est confrontée à des difficultés personnelles et des brisures anciennes. Entre lectures et réflexions intimes, elle part à la recherche de réponses qui pourraient tout bouleverser, jusqu’à sa relation avec sa propre mère.

Médecin Empoisonneur

« Il y a des oncologues qui croient dans leur travail comme dans une nouvelle religion, en donnant de la chimiothérapie comme la nouvelle communion qui sauverait leurs fidèles. Ces oncologues sont des Savonarole modernes qui offrent le salut de la nouvelle foi basée sur une science des statistiques développée par des entreprises pharmaceutiques où même dix jours de vie de plus sont importants avec une p-valeur de moins de 0,0001. »

Dans ce roman aux accents autobiographiques, nous suivons un médecin lors de ses entretiens avec ses patients atteints de cancer. Toucher la mort du bout des doigts révèle l’obscure beauté de la souffrance humaine dans toute sa diversité et le praticien, à travers ces dialogues, réfléchit sur le sens de cette existence absurde à laquelle on s’accroche de toutes nos forces, unis dans la peur de disparaître que nous connaissons tous, d’où que l’on soit.

Parmi ses songes

« Je ne suis désormais plus la même. Je ne me reconnais plus, ma famille ne me reconnaît plus et, pire encore, mes amis non plus. Il m’avait appris à vivre pour moi, à profiter de l’instant. Il aspirait à ce que je sois la muse d’un monde, écrasante et ambitieuse, mais pas moins aimante et loyale. Aujourd’hui, c’est comme si je n’étais plus cette fille, comme si elle était morte en même temps que lui. »

Hope Kramer, jeune femme atteinte de dépression, assassine sa propre sœur, Apple. En cavale, elle va plonger dans un trou noir émotionnel et sera poussée à bout de bien des manières… Funambule onirique sur le fil ténu qui sépare son imaginaire de la réalité, Hope dévoilera une personnalité sombre et manipulatrice, jonglant avec les plus noirs secrets… Jusqu’à ce que le monde réel s’impose à elle, sans échappatoire.

La voie du fleuve – Tome I : Désir de l’aval

« Le soir.
Les classes sont terminées.
Depuis quelque temps, je rentre seul à la maison. Des instants de calme, en solitaire dans ma pirogue glissant sur le dos lisse du Nzadi. Un voyage tranquille, avec le soleil couchant pour compagnon de route. »

Initié aux arcanes du cercle par Ceux-de-la-forêt, « Je » tente de se forger une destinée dans les bras du voyage outre-mer. Y trouvera-t-il ce qui l’y a appelé ? En reviendra-t-il riche des horizons espérés ?
Dans le premier tome de cette saga initiatique, les aventures du voyageur et héritier du cercle sont une exploration des méandres de la sagesse et du tréfonds de l’humain, à l’intersection de la lumière et des ténèbres, du commencement et de la fin.

L’enfant qui voulait être pauvre

« Frédéric devait vouvoyer ses parents, il devait dire « mère » à sa mère et « père » à son père ; lorsqu’il avait commencé à aller à l’école, ses camarades se moquaient de lui.
– Si tu dis « vous » à la dame qui vient te chercher, c’est que c’est pas ta mère !
Frédéric ne comprenait pas, pourquoi n’avait-il pas le droit d’appeler sa mère « maman », comme tous les autres enfants ? »

Frédéric de Saint-Rémi est né dans un berceau drapé de soie et de dentelles. Ces symboles de rang social sont devenus un carcan au fil du temps, au point qu’il envie les enfants des fermiers. « Des pauvres », comme les désigne sa grand-mère. Mais eux jouent sans la crainte de se salir, alors que lui, avec sa chemise blanche et ses chaussures vernies, ne peut que les regarder. Frédéric jalouse surtout l’affection qu’ils reçoivent de leurs parents. Alors, à dix-huit ans, il va se rebeller, au grand dam de sa famille.
Mettre au jour les ressorts psychologiques, dénouer les fils d’une trame et en souligner les accrocs, Simone Bourcier dépeint les faux-semblants d’une caste à la dérive.

Pourvu que l’aube succède à la nuit

« Cinq semaines ont passé seulement, et pourtant tout a changé : à l’accablement monotone des jours sans fin a succédé une frénésie inquiète.
L’Allemagne a attaqué le 10 mai, enfin ou malheureusement, les camarades sont partagés à ce sujet. Peu osent franchement exprimer leurs opinions, l’heure est davantage à l’angoisse galopante, voire à l’inquiétude catastrophiste, car les nouvelles ne sont pas bonnes, vraiment pas du tout. »

Printemps 1940, quelque part sur la ligne Maginot. Plusieurs mois après l’ordre de mobilisation générale, Alfred attend, engourdi, le coup de canon qui sonnera l’alerte. Lorsqu’elle se produit, il est déjà trop tard, la déroute est complète. Le jeune homme et ses camarades sont faits prisonniers à l’armistice puis envoyés en Bavière. Durant les cinq années de captivité qui suivent, ils vont travailler dur, avoir faim souvent, rêver à un retour au pays.
C’est une longue nuit qu’ils traverseront, attendant une aube timide.
À la mort d’Alfred, son grand-père, l’autrice a découvert ses carnets de captivité. Contenant principalement des chansons et des histoires drôles, ils ont été l’amorce, le matériau de choix et de cœur, de cet hommage à des hommes simples pris dans la tourmente.

Sang bleu

« Il avait une cour de fidèles qui se flattaient d’avoir un si bon chef et le lui faisaient savoir en l’appelant « Boss » ou « Basha » à tout bout de phrase, en quémandant ses conseils après lui avoir insinué des idées dont ils s’étonnaient, quand il les exprimait, qu’elles fussent si brillantes, en opinant, les yeux gluant de gratitude, la bouche pleine de remerciements, tandis que Saddam les regardait d’un air paternel.»

Avec ses airs de premier de la classe et diplômé d’une école prestigieuse, Arthur est recruté dans une firme qui lui promet de devenir un membre privilégié d’un univers d’exception. Mais dans un Abou Dhabi rutilant, l’envers du décor se révèle peu à peu moins reluisant. La rhétorique de l’enthousiasme et de l’excellence se confronte bientôt à la nébuleuse politique des Sheikhs, à l’absurdité bureaucratique et à la comédie humaine d’une cour où, sur fond de crise, chacun joue sa survie.

La maison forêt

« Je me rendis compte à quel point une routine béate réglait ma vie, régnant en maître sans craindre la moindre remise en question, et à quel point elle me fermait les yeux et l’imagination à tout autre mode d’existence. Je suivais le troupeau de moutons dont je faisais partie, sans aucune question existentielle. »

Quinquagénaire montréalaise active, mère de trois adolescents, Gabrielle fait l’amer bilan d’une vie de secrets, de déceptions et de chagrins… Jusqu’au jour où elle retrouve une ancienne amie qui l’invite chez elle, sur la rive sud du Saint-Laurent. Immergée au cœur de la forêt, Gabrielle est entraînée dans un tourbillon de questionnements et d’expériences troublantes qui l’emmèneront dans une quête inattendue et profonde.
Dans ce récit doux-amer écrit à la première personne, Sylvie Friedländer met en scène des personnages inspirés de son expérience de thérapeute. Ode à l’espoir et à la résilience, ce roman rend hommage au pouvoir guérisseur de la nature et au lien profond qui nous unit à elle, même si nous l’oublions souvent…

Alors pourquoi tu veux pas m’aimer ?

« C’est pire que ça… C’est carrément un amour impossible vu nos âges respectifs… Impossible & même illégal & immoral…
C’est dur à porter comme sentiment & comme émotion pour être honnête… »

Sophie Duchêne a 14 ans. Après le divorce de ses parents, elle et sa mère s’installent dans un petit village où elles ne connaissent personne. Ado solitaire et passionnée par la musique et la littérature bien plus que par Internet, Sophie ne cherche pas forcément à se faire des amis. Une rencontre inattendue va pourtant bouleverser sa vie.

Les caprices du destin

« Au commencement, Dieu créa le monde, dont la terre, et sur elle, il fit naître la vie. Celle des végétaux et des animaux. Il jugea nécessaire par la suite de créer l’homme ; un être qu’il dota de facultés exceptionnelles : une conscience, une intelligence, une capacité d’analyse…, un réel privilège, à ce qu’il paraît.
Aussi assigna-t-il à cet homme, son élu, le rôle de préserver tout le reste.
On oserait ainsi dire, sans se tromper, que l’avenir du monde dépend de la conscience humaine. »

La quête du bonheur, constante chez l’humain, adopte des stratégies différentes selon les générations. Si les plus jeunes se sont longtemps inspirés de leurs aînés pour s’épanouir, il semble à l’auteur que ce temps soit révolu.
Certes, il faut vivre avec son époque, mais Salmane Diallo déplore que les besoins fondamentaux soient dévoyés au profit de l’assouvissement d’envies capricieuses. Il en fait la démonstration au travers de ce roman qui suit les pas de la famille Baldé, dans tous les soubresauts de son chemin.