Thème : Témoignages

Les Voix d’Élise

« Quand le moment vient pour ma mère de se remémorer tout ça, je ne peux rien pour elle en tant que fils. Elle est inconsolable. Et dans de telles situations, je ne suis qu’un fils, un fils qui doit compatir, mais qui n’apporte aucun remède à sa chère maman.
Je n’ai ni vu ni vécu le génocide, mais je le porte en moi, il m’accompagne dans mon quotidien, il m’empêche de vivre ma vie, d’être pleinement moi-même. Il m’oblige à vivre avec deux identités différentes et cela ne prendra jamais fin. »

Dans le Rwanda de l’après-génocide, quelque vingt ans plus tard, retrouver le corps des siens demeure la preuve tangible de leur mort. Il ne reste parfois qu’un vêtement, une robe jaune tachée de sang, des ossements. Se déplaçant sur le chemin accidenté qui conduit à la reconstruction de l’édifice psychique, Élise Rida Musomandera donne à entendre la voix des disparus et celle des survivantes ; la voix des enfants auxquels on a ordonné d’aller « là où la mort les attend » ; la voix des femmes violées et celle des enfants éperdus nés du viol. Elle est leur porte-parole. Elle les accueille et leur offre l’hospitalité de son écriture, et aux morts elle accorde une sépulture textuelle.

Jésus-Christ maître de laïcité

« Dieu ne nous humilie pas pour son plaisir mais pour que nous puissions faire l’expérience de sa paternité, pour nous faire entrer dans la voie de la confiance et de l’abandon. »

Nouvelle vision de la foi en Jésus-Christ, ce témoignage s’inspire d’un rêve éveillé fait par l’auteur. Lui montrant le danger de l’emballement des sciences physiques, ce songe le conduit à penser une spiritualité différente. Il invite à une nouvelle maîtrise de la laïcité, portée par la foi et l’humilité du Christ.

La roue nomade

« Je consultais les cartes pour le tracé du voyage. Je bénéficiais de mon expérience deux ans auparavant lorsque j’avais réalisé à vélo la traversée du nord au sud de l’Union Européenne ; de l’île norvégienne de Vardo en mer de Barents à Constanţa en Roumanie sur la mer Noire. J’avais roulé 4000 km et traversé 9 pays. »

Après « La roue libre » qui nous emmenait de l’île de Vardo au Sud de la Roumanie, Françoise Dion nous entraîne cette fois de Strasbourg à la Russie, juchée sur son vélo. Elle nous raconte les rencontres, les bivouacs, l’histoire des pays traversés et nous livre les réflexions qui s’amoncellent dans sa tête au rythme des pédales, jusqu’au monastère des Solovki, près du cercle polaire. Un pèlerinage personnel et intime qui lui fait approcher « l’âme russe ».

Mon moi d’après

« Toujours penser à demain. Parce qu’après la nuit, le jour se lève. Ce jour tant attendu, qui sera rempli de soleil. Il faut toujours regarder loin devant soi. »

Confortablement installés dans notre quotidien douillet et souriant, nous ne sommes jamais vraiment préparés aux mauvaises nouvelles. Comme celle de la maladie, qui nous tombe dessus sans crier gare. Lucette Bohl nous raconte sa lutte pour garder les yeux rivés sur la lumière, au loin. Celle d’une guérison possible. Celle de l’espoir qui jamais ne doit s’éteindre. Un récit tendre et sincère, parfois empreint d’un humour espiègle et bienvenu… qui célèbre la vie.

Face au Destin

« Moi, mon passé n’est ni terrible, ni agréable. Il se hisse entre les deux, une brèche à travers le temps, une succession de bonnes et de mauvaises choses. Pour pouvoir avancer et travailler sur son futur, il faut absolument éliminer définitivement la mauvaise partie du passé, car ce dernier ne s’oublie pas. Il faut en garder seulement le meilleur, afin de préserver les bons souvenirs, parce que chacun d’entre nous a forcément du bon dans son passé. »

Maryan, un adolescent de 17 ans, fait face à la disparition de son père. Comment affronter cette épreuve ? Peut-il continuer à vivre sans sombrer dans la tristesse ? Avec une grande sensibilité et beaucoup de sagesse, le lecteur est invité à partager ce deuil.

Le cadeau des anges

« Cela fait maintenant cinq ans…
Cinq années que nous partageons et mélangeons nos vies.
Cinq ans que l’on se dit je t’aime chaque soir avant d’éteindre la lumière, chaque matin avant de partir travailler. JE T’AIME… »

Une rencontre inespérée et voilà la passion qui emporte l’âme dans un tourbillon d’émotions. Les voyages, la vie à deux, les anecdotes qui forment le socle de la vie d’un couple sont ici relatés avec toute la tendresse que suscite le souvenir heureux.

Traversières de hasard

« Cet ouvrage, aboutissement d’une perpétuité consacrée à l’Administration pénitentiaire (AP), résulte d’une longue négociation avec moi-même. Instruit du chemin parcouru, j’ouvre ici une discussion avec mes souvenirs. Guidé par une conviction, celle d’œuvrer utilement en passeur de mémoire. »

À la croisée de tous les échecs sociaux se trouve la prison dont l’auteur nous dévoile des facettes méconnues. Sans aucune prédestination à ce milieu insolite, il est d’abord surveillant en mai 1968, puis dirige plusieurs établissements. Durant plus de quarante ans, il côtoie l’humanité carcérale et les déviances de tous ordres, et témoigne de la fragilité des frontières entre la marginalité et le supposé normal. Son jugement est sans appel : le système pénitentiaire en constante évolution, souvent remis en cause, est le réceptacle exacerbé des dérives sociétales. Une réponse controversée au besoin de justice et de réparation.

Matias sans H

« L’idée d’écrire ce livre me trottait dans la tête depuis longtemps. Je voulais partager avec le plus grand nombre, parents, éducateurs, médecins, mon expérience, mon vécu en tant que mère d’un enfant différent. Je voulais leur envoyer un message d’espoir, leur parler de mon quotidien, de mes souffrances ainsi que de mes grandes joies. Je voulais encourager également les parents à ne pas baisser les bras, à se battre pour aider leur enfant à aller de l’avant selon sa capacité. »

Comment accompagner un enfant différent vers l’autonomie ? Les familles confrontées à l’arrivée d’un enfant handicapé et les personnes chargées de s’en occuper trouveront dans ce témoignage matière à espoir.

Étudiante colombienne venue à Paris dans les années 1970, Margarita de Sainte Lorette raconte ici sa rencontre avec celui qui deviendra son mari et la naissance de leur premier enfant, Matias, déficient visuel et auditif.

Un enfant de Thagaste

« Pour moi, la mémoire est un trésor bien plus essentiel que n’importe quelle richesse. Quand les souvenirs s’envolent, il est impossible de les récupérer. Les miens sont ceux d’un enfant de Thagaste, ville où vécut saint Augustin, qui deviendra plus tard Souk-Ahras. L’olivier, sous lequel il se reposait, se situe sur la colline derrière ma maison natale. »

L’auteur nous entraîne dans le temps à la découverte des chemins de son enfance, en Algérie. Dans ce récit émouvant et nostalgique construit à rebours, nous suivons ses pas dans le pays de ses rêves, une terre devenue imaginaire où vivent à jamais les personnes et les paysages qu’il a aimés. Un témoignage riche et sincère qui ravivera les souvenirs des uns et embrasera de flammes douces l’imagination des autres.

Brisure, la renaissance

« Devenir autonome était devenu mon seul et unique but. L’étape cruciale à franchir était d’enclencher le processus et de cheminer jusqu’au jour où j’aurais atteint mon but. Mon défi était de ne plus centrer mon attention sur l’anxiété et la culpabilité, mais plutôt m’appliquer à faire circuler une énergie positive sans justifier mes sentiments. »

Un accident survenu lors d’un plongeon dans une piscine paralyse Sylvain Bureau, cinq mois après la mort de son frère aîné. Par amour pour sa famille et en dépit d’une féroce dépression, il trouve la force et le courage d’exister, de continuer à goûter le sel de la vie malgré son handicap. Un témoignage poignant et sincère qui porte une immense détermination et un espoir sans bornes en la beauté de l’existence.

Jacques a dit… suce !

« Puisque personne ne rêverait pour moi, je me suis mise à rêver de grandeur toute seule ; souvent, le pire vous fait espérer le meilleur.
Parfois, aussi, du pire naît le meilleur… »

« Jacques a dit… suce ! », tout est dit.
La Bergerie, un établissement évangélique comme on en trouve peu : une secte à dire vrai.
Charlie Vincent, fille unique, nourrisson, y est placée. Elle y restera 18 ans et y connaîtra tout.
À la Bergerie, le secret est partout et le silence, un choix. Jusqu’à aujourd’hui. Charlie raconte le pire et ne nous épargne rien : une histoire brutale, folle, puissante et vivante, comme Charlie, la folie en moins. Un cri à la mort mais qui transpire la vie. Une leçon.
« Jacques a dit… suce ! », un récit bouleversant, qui dérange.

Réflexions critiques sur mai 68

« J’ai toujours été assez surpris des amples discours, des études très doctes et des développements médiatiques très affirmatifs (quoique très approximatifs) sur les influences considérables de ces évènements, qui étaient souvent très éloignés de mes « ressentis », de mes souvenirs personnels et de ce que tout un chacun peut facilement constater par lui-même. »

Mai 1968, cette période mouvementée et libertaire, cette révolution inaboutie, reste un des temps forts de l’histoire politique et sociale française. La mobilisation a-t-elle été à la hauteur de ce que l’on nous a décrit ? Les revendications étaient-elles bien celles que l’on croit ?

Corbacabana

« Tous doivent tirer dans le même sens pour permettre à la personne de se reprendre en main, de sortir du déni, de réaliser le mal fait et de trouver le chemin incertain pour se reconstruire.
Sans découragement et sans illusion… »

Être écrivain public bénévole en centre pénitentiaire bouleverse l’angle de vue sur les personnes détenues : c’est rencontrer l’humain plutôt que le délinquant ou le criminel.

Ce qui se déroule derrière les murs d’une prison demeure, pour la plupart d’entre nous, mal connu voire fantasmé. Au travers de 57 portraits, ce témoignage nous donne à entendre le bouillonnement des voix et des appels qui résonnent derrière les grilles. Dérangeant et nécessaire.

Revoir Yangba et Nkongsamba

« Comme disaient les aïeux, le monde est vaste. Il faut le visiter, de jour comme de nuit. Point n’est besoin de le craindre. Il y aura toujours des étoiles qui aideront l’aventurier à atteindre l’autre rive, à condition qu’il n’oublie pas le vieux village. »

Il était une fois un jeune garçon qui grandit parmi le peuple babouté… Sur les chemins poussiéreux, sous un soleil de plomb ou parmi les gouttes de rosée, dans la forêt, la savane et en ville, Calvin Djouari nous emmène parcourir ses souvenirs et visiter le Cameroun de son enfance.
Chacun de nous porte en lui sa terre natale, son propre Yangba. Mémoire intense des parfums et des visages aimés, ou réminiscences fugaces, ce récit s’autorise le lyrisme pour évoquer les impressions d’autrefois, si vives encore dans nos esprits.

Michel Auclair, qui je suis et d’où je viens

« Ce que je me rappelle de mon enfance, ce ne sont que de bons souvenirs. Des journées entières à jouer dehors en hiver et, l’été, faire des cabanes dans le bois et explorer la forêt. Des parents extraordinaires et des grands-parents pleins d’amour et de générosité. Des Noëls formidables où on recevait plein de cadeaux, avec tante Germaine comme père Noël, qui chantait et nous faisait rire. Si vous me trouvez drôle, des fois, ne vous demandez pas où j’ai pris ça, les Brindamour étaient tous drôles et tous de bons vivants qui aimaient rire, raconter (des fois, en forçant un peu la vérité), chanter, taquiner et prendre un petit verre. J’ai vécu vraiment les Noëls d’autrefois. »

En remontant sur le fleuve du temps jusqu’à 1666, Michel Auclair raconte l’histoire de ses ancêtres pour nous amener ensuite jusqu’à la sienne : il a mené une vie d’aventurier, extraordinaire et hors normes, où il a su obtenir, à force de foi et de persévérance, tout ce qu’il a souhaité.
Né au Québec, il a sillonné les routes enneigées du Canada, s’est marié, a continué à bourlinguer… Car l’aventure, au fond, elle est surtout quelque part en soi, avant d’être au-dehors

Z’Handivie’f

« Je ne regrette pas la vie que j’ai vécue, seulement peut-être toutes celles que je n’ai pas vécues. »

Paralysé à seulement quelques mois suite au vaccin de la variole, c’est à la force de sa volonté et avec l’aide inconditionnelle de sa mère que l’auteur va surmonter son handicap et prendre pleinement possession de sa vie, ou plutôt de ses multiples existences.

À la tienne, Étienne…

« Seigneur, faites que je ne sois pas jalousé pour m’avoir laissé si longtemps en bon état pour cette dernière étape, qui fait que mes proches pensent qu’elle est prolongée. Moi, je sais que lors de la pesée des âmes, il me sera demandé ce que j’en aurais fait de ce rab de vie douce, si rarement attribué. »

Une série de rubriques, graves, tendres ou humoristiques, d’un nonagénaire qui revient sur ses souvenirs du temps jadis, avec émotion et fantaisie. On croise dans ses récits l’occupation allemande, le temps des colonies, le plat pays, le pensionnat, les habitudes à la brasserie de banlieue, la vie hors du temps dans les villages du Cantal, mais aussi les observations désabusées d’un vieil homme sur son temps et ses colères…

Putain d’avion

« Ce qui importe, c’est la sagesse, commune à toutes les religions, quelles qu’elles soient. Vivre sa vie au mieux, dans l’harmonie de la nature, des êtres, de nos semblables. Profiter de l’existence, pas seulement au sens épicurien et matérialiste, mais au plus profond de nous, dans la spiritualité recherchée. Une fleur qui s’ouvre ne dure que quelques jours, mais elle laisse son empreinte de beauté dans notre nature, pour peu que nous jouissions de sa merveilleuse expression. »

Un chasseur s’écrase sur le tarmac de la base de Los Llamos, à Albacete, en Espagne, le 26 janvier 2015, à 15 h 16, tuant 11 aviateurs parmi lesquels le pilote Gildas Tison. Dans ce témoignage poignant, son père livre tout à la fois son chagrin, ses incertitudes, ses souvenirs et ses difficultés à faire le deuil du fils tant aimé. En le suivant dans ses recherches, on réalise avec lui qu’une autre voie est peut-être envisageable…

« Non, Gildas, tu n’es pas mort ! »

Tim et les pavés mouillés de la rue du faubourg

– Je m’appelle Tim.
D’un air timide, il commença à lire. Ses paroles revinrent mot par mot à mes oreilles, formèrent un écho dans ma tête, et je sentis tout à coup mon cœur battre d’un rythme de légèreté irrégulière et joyeuse. Je levai la tête, stupéfait, immobile. Que se passait- il ?

L’auteur jette un regard en arrière sur la magie qu’il a vécue avec Tim, adolescent. Avec délicatesse et authenticité, il décrit l’amitié hasardeuse et platonique qui les lie et se transforme, peu à peu, en un amour dévorant. Alors adulte en devenir, le jeune Pierre Olivier a traversé les abîmes d’une relation houleuse, empreinte de passion et nous ouvre aujourd’hui son cœur, sans la moindre concession. Un témoignage sincère et un brin nostalgique qui pousse à la réflexion.

Belle échappée…

« L’écriture que je vous propose ne signifie pas une vérité précise  : ce sera un récit, entre l’Histoire et mon histoire. Ma mémoire a toujours eu des errances, mais elle ne déformera aucunement l’essentiel, ni l’esprit, ni le résultat. Si mes souvenirs ont toujours été impressionnistes, si mes agendas, seules traces écrites que j’aie conservées lors de mon départ, sont pauvres en indications détaillées, l’ordre des choses et des événements est là, et le storytelling ne trahit aucunement la vérité générale. »

« Belle échappée » nous plonge dans une authentique épopée industrielle, celle de Michel Clerc et de l’équipe de la Division Système Échappement de Faurecia, filiale de PSA-Peugeot-Citroën. Ce récit, tissé autour de la vie de son auteur, nous entraîne avec nostalgie dans un temps où tout était possible, y compris la mutation d’une structure provinciale en une entreprise internationale. La vivacité du propos, la fermeté du trait, nous font revivre une aventure aussi bien professionnelle que personnelle.

Émaillé d’anecdotes savoureuses, ce témoignage offre également un singulier voyage à travers le monde. Des jacarandas, ces arbres aux fleurs mauves qui coloraient le ciel et les rues de Pretoria, aux églises de Buenos Aires, en passant par un picaresque séjour dans la Chine des années 1990, nous découvrons, avec une jubilation certaine, ce monde d’hier.