Thème : Romans

De Cromagnon à la covid

« Quel modèle  ! Hippocrate prétend descendre d’Asclépios, le Dieu grec de la médecine. Son père l’a initié à la médecine sacerdotale et aux bases de l’anatomie issues des civilisations antérieures et principalement de l’égyptienne. Mais il s’est affranchi bien vite des considérations religieuses et magiques, révolutionnant les concepts et pratiques d’alors. Pour lui, tout doit être étudié selon une démarche rationaliste. Les maladies ont une cause qui se manifeste par des signes cliniques et elles s’expliquent sans faire appel aux dieux ou à la magie. »

Cet ouvrage évoque des phases marquantes dans l’évolution des connaissances et des pratiques médicinales.
Savr, jeune et vaillant chasseur cromagnon, est grièvement blessé à la tête au cours d’une spectaculaire chasse au mammouth. Maag, le vieux médecin-sorcier, le trépane avec succès. L’exploit est fêté dans la liesse. Batitep, héros de la construction de la pyramide de pharaon, aspire à devenir prêtre-médecin. Il se forme à une discipline caractérisée par la symbiose du vivant et du divin qui se traduit par l’embaumement. Avicenne, disciple des grands médecins grecs, est un savant omniscient. Il développe une médecine expérimentale enfin libérée de la magie.
Les récits vrais (et souvent cocasses) de patients montrent le travail au quotidien de nos services de santé actuels, hautement « technologisés », mais pris au dépourvu par la covid.
L’auteur s’appuie sur une documentation solide et pertinente. Il fait vivre en situation, avec des descriptions particulièrement réalistes, les grandes étapes de l’odyssée médicale. De Cromagnon à la covid est une aventure à la fois instructive et plaisante.

Terreur dans le Pingaluit

« – Je suis Petter Paulosky, enquêteur au SCRS…
– C’tu une nouvelle chaîne de télé, ça ?
– C’est la première fois qu’on me la fait, celle-là. Non, c’est le Service canadien du renseignement de sécurité…
– Il s’en vient enquêter sur l’écrasement de la météorite, ou du satellite, ou de je ne sais plus trop quoi…
–  T’es sérieux, Dgynobé  ? Tu aurais dû me le dire avant. Pardon, monsieur l’enquêteur, je ne voulais pas vous manquer de respect. Est-ce que c’est la première fois que vous montez si haut dans le Nord ? »

Petter Paulosky passait des vacances paradisiaques à Varadero en compagnie de sa Cubaine adorée jusqu’à ce qu’on lui intime l’ordre d’écourter son séjour. Un attentat a été commis dans le Grand-Nord du Québec et la présence du meilleur agent du Service canadien du renseignement de sécurité est requise.
Entre les éléments qui se déchaînent et retardent son arrivée sur place et la présence d’un ours polaire dans les parages de la scène de crime, tout concourt à rendre l’enquête encore plus complexe. Aguerri aux situations de crise, Paulosky va pourtant devoir affronter des vérités incendiaires.
Polar venu du froid, « Terreur dans le Pingaluit » fait frissonner l’échine du lecteur. Et si cet incompréhensible attentat cachait une menace pour le sort de l’humanité entière ?

Philomène – Le sang de la terre

« La mère avait accepté de la louer aux cuisines pour remplacer Thérèse, grosse de cinq mois, qui ne pouvait plus cacher son état et continuer à servir sans offenser Dieu et la décence puisqu’elle était fille encore. Elle l’avait avoué à Philomène qui s’étonnait de la voir en retrait de la procession et qui s’était spontanément portée à sa rencontre. Bien que n’habitant pas le même hameau, les deux jeunes filles se connaissaient depuis l’enfance et avaient maintes fois gardé ensemble. Puis, Thérèse avait eu la chance d’être prise au château et, à partir de ce jour, n’était plus allée aux champs. »

Fresque sociétale et tableau de mœurs, « Philomène, le sang de la terre » nous plonge dans la campagne limousine de la fin du XIXe siècle.
Placée comme domestique chez des notables, la toute jeune Philomène expérimente les duretés et les contradictions d’une période charnière, entre modernité et traditions ancestrales.
L’attachant personnage de La Mamée, rencontré dans « Comme une colombe en plein vol » (Éditions du Panthéon, 2017), est ici mis à l’honneur. C’est sa jeunesse qui est relatée : son émouvante tentative d’émancipation sociale et amoureuse, narrée avec la finesse psychologique qui caractérise l’œuvre de Muriel Batave-Matton.
L’autrice conjugue avec ce huitième roman son engagement pour la cause des femmes et son attachement indéfectible aux auteurs réalistes du XIXe siècle, George Sand en tête.

L’Étranger de la nuit

« Mes doigts se sont séparés de la main. J’allume la lampe. Mon désir est immense. Le temps me fascine par la parfaite régularité de ses traits qui voilent mes yeux. Viendra le moment où je survolerai mes mots, où ma pensée ne se révélera plus par fragments, mais par l’unité, par moi. »

Dans une ville où le désir est omniprésent, Dimitri loue un modeste appartement. Il y vit de profondes angoisses. Dans son immeuble, le lecteur voyagera de résidente en résident, comme des moucherons qui se glissent entre les lattes du plancher pour observer des morceaux de vie brisée, recollée, mal recollée. D’échanges violents en torture psychique, le récit nous emmène dans les bas-fonds de l’esprit… à la recherche de l’Étranger.

Un prince nègre à Paris

« En quittant le village Fombou dont son père, Sa Majesté François Ngamabia, était le chef depuis trois décennies, Bernard Ngamabia avait suscité de grands espoirs en ses proches. Ce fils du souverain de ce village de deux cent mille habitants avait été très tôt attiré par les charmes de la capitale du Bangosland, le pays qui l’avait vu naître et grandir. Quand il décida donc de plier ses affaires pour déposer ses valises à Coumbala, Bernard Ngamabia avait fait à ses parents la promesse de poursuivre ses études commencées au village. »

Bernard Ngamabia est un jeune Africain, fils du chef du village de Fombou. Après le lycée, il déménage chez son oncle, à la capitale, pour étudier… mais il fait la rencontre en ligne d’une jeune Française qui le convainc de tout abandonner pour la rejoindre à Paris. Ce faisant, il renie sa culture africaine, ses traditions, jusqu’à son propre nom. Lorsque son père décède, il est appelé à hériter de ses fonctions… Retournera-t-il à Fombou ? Qu’adviendra-t-il de son mariage ? Une fable contemporaine sur la tolérance et l’acceptation de l’autre.

Dépérissement ? Il est encore temps !

« A 80 ans, il était peut-être temps de réfléchir à sa situation, à son long passé et son court futur, en principe. Il avait des sensations, des sentiments, des vagues souvenirs, des vécus, des actes dont il ne se souvenait pas, connus par ceux qui l’avaient vu grandir et qui le lui rappelaient quelquefois en souriant.
Il voulait se plonger dans les racines de son existence, faire des efforts de mémoire, se remémorer les images fugaces stockées là dans les profondeurs de son cerveau et qui revenaient de temps en temps comme des lames de fond au plus profond de son inconscient.»

Dans ce roman Jacques se remémore les grandes pages de sa vie. Mêlant l’universel et l’intime, avec ses carnets et lettres issus des archives familiales, son récit nous invite à nous interroger sur notre condition humaine et les enjeux de nos sociétés.
À travers cette fiction chronologique, près de deux siècles d’évolutions, et de révolutions, sont abordés. Lumières et liberté de pensée, progrès techniques et scientifiques, vécus à travers les expériences tout à la fois singulières et ordinaires du narrateur.

Jean-Christophe Sauvé au pied du mont Sinaï

« Les prêtres se regardèrent un instant, sans un mot de plus, mais après, pour toute réponse, leurs yeux se tournèrent en même temps vers le monastère, comme si cette réalité incommensurable venait tout juste de frapper leurs esprits. Ils croyaient fermement que cet Homme de lumière était bel et bien Jésus-Christ et que ces gens, avec eux, sur cette Terre sainte, faisaient partie, effectivement, des heureux détenteurs du plus grand cadeau que pouvait recevoir un être humain. »

Jean-Christophe, le personnage central de ce roman, surgit d’une manière insolite aux yeux de nombreux touristes et pèlerins comme Jésus-Christ lui-même revenu sur terre. Beaucoup y croient fermement alors que d’autres, plus récalcitrants, refusent cette annonce. Parmi eux, un homme devient le plus grand rival de Jean-Christophe ; on le connaît sous le nom d’Omar et il cherche à tout prix à se débarrasser du « maudit Québécois ».
À travers eux, c’est le combat de la lumière contre les ténèbres qui est raconté. D’un côté la paix, de l’autre la destruction de tout un peuple par un homme dominé par l’intégrisme religieux. Qui sera le vainqueur ?

L’ombre des Sassi

« Le soleil est déjà levé, en pleine forme. Une pie frappe aux carreaux, au premier étage d’une ferme. À travers la vitre entrouverte, éclaboussée de sang, elle a repéré un objet brillant très vite caché à sa vue. Elle est dépitée, et ce n’est certainement pas la forme inerte, étendue sur le lit, les bras ballants, qui l’intéresse. Du sang, beaucoup de sang finit de s’écouler, sur le plancher de bois, mais aussi aux murs, le long des rideaux. Et sur cette fenêtre plein est. »

Le lieutenant de gendarmerie Louis Garand enquête sur un meurtre particulièrement violent : un vieil homme, retrouvé ensanglanté dans sa ferme. Le mobile semble inexistant et les pistes sont infimes…
Tout en cherchant à régler ses problèmes personnels, avec les femmes comme avec sa hiérarchie, notre fin limier tente d’éviter les assises aux deux suspects. Mais sont-ils vraiment innocents ? Ne méritent-ils pas la sordide réputation qui les précède ?

Le livre de Bernard Allègre ou la nouvelle continuation – Nouvelle édition du tome premier

« Pour un esprit tant soit peu curieux, il serait donc aujourd’hui encore intéressant de connaître la part exacte que prit le mistral dans les événements, petits et grands, du printemps de 1968 ; la plus ou moins grande incidence qu’il eut sur l’agitation qui s’empara des esprits, et si cette influence se limita, comme on pourrait raisonnablement le penser, à la seule vallée du Rhône.
Certains signes récurrents, hélas, semblent assez démontrer que non… »

« Ici, commence le livre de Bernard Allègre
qui fut enseignant dans la bonne ville de Montélimar,
petite cité nougatière et venteuse du sud de la Drôme, en France.Le livre dont l’auteur voudrait, comme l’a écrit il y a longtemps
Chrétien pour le premier des siens, qu’il reste ‘’dans les mémoires
tant que durera la chrétienté ’’. »

Ce sont là les dernières lignes d’un long avertissement que l’auteur, âgé et désireux de garder l’anonymat, se réservait de mettre un jour en exergue à l’œuvre complète, si, comme il le disait alors, Dieu voulait bien lui prêter vie… C’est chose faite aujourd’hui dans cette nouvelle édition du premier tome.
Ce premier livre sur « l’enfance Bernard » est en effet suivi désormais de plusieurs autres (voir la page des publications de l’auteur) qui poursuivent et achèvent le récit des aventures, heureuses ou malheureuses, édifiantes ou simplement exemplaires, de la vie de Bernard Allègre en France et en Afrique.

For her

« – … Il va falloir que tu m’expliques tout. Que s’est-il passé ?
– À ce jour, sa sœur est toujours déclarée portée disparue. Elle devait être extrêmement jeune à l’époque pour comprendre ce qui se passait. Mais je pense que cela a dû quand même l’affecter. Elisabeth était une fille que je connaissais assez bien, de nature calme et gentille. »

Bernadette Noah, jeune professeur de français, s’installe à Leeds pour y poursuivre sa formation. Son arrivée coïncide avec une série de meurtres qui font eux-mêmes mystérieusement écho à la disparition dix ans plus tôt d’Elisabeth Johnson.
Bernadette se retrouve malgré elle au cœur d’une tragédie qui voit se heurter amour, haine et désir aveugle de justice. Les ombres du passé vont bientôt enténébrer sa vie.

Presque un meurtre

« Le jury se retourna dans la direction où un homme dans la trentaine s’était assis sur le banc des accusés. Il dissimulait son visage, le dos courbé, ses yeux fixaient le plancher en bois devant ses pieds. La juge lui adressa la parole. Quand il se leva, je vis pour la première fois son visage et un souvenir lointain s’ouvrit à mon esprit. »

Dans ce nouvel opus, Pierre Olivier Desautourre nous emmène au tribunal : au cours du procès qui suit son agression, le narrateur découvre petit à petit les circonstances du crime dont il a été victime. Ce qui paraissait un acte guidé par le désespoir se révèle être lié à une histoire familiale vieille de plusieurs générations… Une réflexion approfondie sur la perception humaine de la réalité.
Nos doutes et nos espoirs, nos actes insensés sont dévoilés dans ce roman avec toute la finesse d’une plume aguerrie. Féru de sciences sociales et humaines, Pierre Olivier Desautourre mêle l’argument juridique à un tableau tout en nuances de nos errements.
Il est l’auteur de « Tim et les pavés mouillés de la rue du faubourg » et de « À la découverte du maître ou le triomphe de la raison illuminée », parus aux Éditions du Panthéon.

Elle n’était pas vraiment là…

« L’ermite qui avait construit ça devait être paranoïaque, ou avait eu de gros soucis avec ses voisins… La porte était fermée et semblait avoir été renforcée par des méthodes modernes. Quelqu’un avait vu ce coffre isolé et se l’était approprié.»

Léa est une jeune autrice de bandes dessinées qui se plaît à vivre en marge de la société. Un jour, après une longue séance de travail sur un album, elle part se promener en forêt.
Elle y croisera un chasseur étrange qui ne souhaitait pas que ses activités aient un témoin.
Alors même qu’elle est épuisée et ralentie par les effets de l’herbe qu’elle est habituée à consommer à outrance, elle doit trouver en elle les ressources afin d’échapper à l’horrible scénario qui s’enclenche sous ses yeux. Léa va-t-elle en réchapper ?

Wanderland

« Lewis songea immédiatement au mur de nuages gigantesques qu’il avait aperçu un peu plus tôt, à la frontière de Passe-Rose. Jamais il n’avait eu l’occasion d’observer une pareille intempérie et l’idée qu’elle vienne à sa rencontre l’effraya énormément…
– Qui vient… pour moi, dites-vous ?
– Oui, c’est comme ça, tu n’y peux rien. C’est pour cela que tu peux rester encore ici un moment avec nous, rien ne presse ! consola la fillette-corbeau. »

Depuis l’enfance, mademoiselle June passe ses étés dans la maison de vacances de sa tante, perdue aux confins d’une campagne désolée. Avec son précepteur et ami de toujours, le professeur Lewis, elle découvre chaque jour les innombrables merveilles du monde environnant. Mais cette quiétude se trouve bouleversée à l’annonce d’une tempête sans précédent, qui progresse vers eux et menace d’anéantir toute existence sur son passage : la Mer de Brume Grise.

Chambre 55

« Ils m’ont attaché, car ils me trouvaient agressif. Je suis agressif, mais je ne veux pas être traité comme un animal. Enragé, mais pas au point d’être piqué. C’est contraire à la loi. Dans quelques jours pourtant, s’il n’y a aucune amélioration de mon état, je ne serais pas surpris qu’ils me débranchent. »

Sédaté, intubé et le corps rongé par l’alcoolisme, Noah aimerait que son esprit soit lui aussi anesthésié. Mais il doit se résoudre à faire face à ses souvenirs. En un chassé-croisé entre délire médicamenteux et lucidité grinçante, il imagine le livre de sa vie. Ses monologues intérieurs, modèles d’ironie et de drôlerie méchante, disent ce que fut le terreau de sa relation avec les autres : le sarcasme et l’insulte.
Paradoxalement, sa fille Ella l’accompagne, lui, le père destructeur. Remontant à la source de la douleur, le récit nous projette dans les années 60 lorsque l’enfance de Noah s’est fracassée, au décès de son père.
La fin de vie et son cortège d’indignités sont là, dans ce roman uppercut qui entrecroise les thèmes du pardon, de l’euthanasie et de l’addiction. Pour échapper à sa souffrance, à quelle tentation sommes-nous prêts à succomber ?

Forever, l’amour toujours – Tome IV – El Diablo – Partie I

« J’ouvris les yeux quelques instants avant lui et en profitai pour le regarder dormir. Je le trouvais beau et attendrissant. Chaque jour qui passait, il me plaisait un peu plus. Mais que m’arrivait-il ? Moi qui m’interdisais de ressentir de pareils sentiments à son égard, c’était plus fort que tout. »

Paloma s’éveille un jour complètement déboussolée. Elle réalise qu’elle est à Cuzco, prisonnière du redoutable baron de la drogue Adrian Vasquez. Malgré tous ses efforts pour s’échapper, elle va se retrouver dans une situation inextricable, séparée de son fiancé et de sa famille. Et le Pérou lui réservera bien d’autres aventures…
Cécile Blot-Vase avait laissé Paloma, son héroïne fétiche, au bord du gouffre à l’issue de la trilogie « Forever, l’amour toujours ». Elle l’entraîne à nouveau vers son destin, sombre, dangereux, pourtant illuminé par l’intensité d’une passion amoureuse.

Le Théâtre des Aveugles

« Personne ne s’est probablement jugé auparavant avec autant de colère que moi. Les supplications d’un homme fantôme et le dernier sourire d’un assassin insufflent la direction de mon futur dans la même pièce. Je ne sais pas si ce sont les dernières années de ma vie, mais je poursuis mon chemin comme n’étant rien pendant toute cette durée. Le désir de destruction et de disparition grandit davantage chaque jour en moi et je remplis à la lettre les désirs insatiables de mes pensées. »

Un homme observe et écrit la vie qui glisse autour de lui. Il cherche à comprendre le sens de l’existence, celle des autres et de la sienne. Dans une écriture ciselée, acerbe et sublime, il nous fait comprendre que personne ne pourra être sauvé, et qu’il en est ainsi. Grave, absurde, éprouvant, son récit nous entraîne dans les abîmes de l’esprit humain.

Le Maître de l’humain

« Les fantômes des cinq dépouilles me hantaient. Que dis-je ! Ceux des dix corps emportés dans un jeu d’une indescriptible cruauté ! La complexité des scènes lugubres s’opposait définitivement à la culpabilité d’un seul. Tout conduisait à penser que des hommes à la solde du Temple ou de Terria perpétraient l’occision du menacé pour, ensuite, être fendus eux-mêmes par un tiers. Cette version me plaisait. »

An 1250. Ysabel, l’épouse de Jehan de Malfort, met au monde trois enfants. Deux des nouveau-nés sont peu après cruellement assassinés. Le troisième, Bertrand, échappe au massacre. Pour une raison incompréhensible, Jehan annonce à sa femme la mort des trois enfants. Terrassée par le malheur, Ysabel se suicide.
Vingt années plus tard, Jehan décide de confier l’éducation de Bertrand au moine Terria de Torilite. C’est ainsi que l’ecclésiastique et le fils du seigneur vont parcourir les terres de Malfort durant deux années. Mais leurs fréquentes disputes mettent à mal leurs relations et inclinent Bertrand à se défier de Terria. Qui plus est, le moine annonce des morts atroces à des gens et les prédictions se réalisent, presque immédiatement. La curiosité de Bertrand est alors piquée : qui est vraiment Terria ? Le moine est-il un meurtrier ? De sombres affaires demandent à être mises en lumière…

Apparition

« Ce dialogue me laissa étourdi, sans voix. Je regardai encore cette figure emblématique et balayai du regard notre entourage. Nul ne faisait attention à nous, tous les regards restaient figés sur Notre-Dame. »

Victor Hugo est de retour au XXIe siècle. L’incendie de Notre-Dame de Paris l’a fait réapparaître. Dans un long échange avec le narrateur, il fait part de ses désirs de voyages et de rencontres. Il fera les deux, pour notre plus grand bonheur.
À la croisée du fantastique et du réel, ce roman captivant nous entraîne à travers l’œuvre d’un Hugo, tout à la fois humain et hors de toute mesure.

ARTÉMISE, voyage et mort du jeune Alfred Simon (1833-1854)

« Plusieurs jeunes marins, de dix-sept à vingt ans,
Montaient comme des chats enjamber une vergue,
Occupés aux huniers, cacatois, cabestans,
Ils mettaient, en chantant, leur courage en exergue.

L’un d’eux portait un titre, il en était si fier :
Aspirant de marine, et de deuxième classe !
C’était Alfred Simon. « L’honneur que l’on conquiert » :
Il voyait dans son sort le meilleur que Dieu fasse. »

1854 : Artémise, corvette de guerre, part de Cherbourg pour livrer bataille au Kamtchatka pendant la guerre de Crimée. À son bord, Alfred Simon, jeune aspirant de seconde classe plein d’avenir, effectue sa première grande traversée et rencontre tous les déboires qui l’accompagnent : tempêtes, maladies… Il mourra lors de ce voyage initiatique, et Artémise retrouvera le port de Cherbourg un an plus tard.
Une aventure épique, narrée en alexandrins, dans la fin d’un dix-neuvième siècle tumultueux.

Un Parfum de J3 (8)

« Comme tous les ans, deux jours avant Noël, je prends une année. Quand j’étais enfant, je n’avais pas de cadeau. À l’orphelinat, on me donnait une orange et une écharpe en guise de cadeaux de Noël. On me disait : « Tu as de la chance, sois contente, tu reçois deux cadeaux, un pour Noël et l’autre pour ton anniversaire. »
Depuis que je suis seule, je continue à me fêter. J’achète une demi-bouteille de champagne au Markett, histoire de m’offrir quelque chose. Je me cuisine un petit plat. Je me sers une coupe, elle me fait la soirée. »

2031 : dans un monde où les saisons font désormais ce qu’elles veulent, Marie, douce retraitée aux rides pleines de sourires, raconte une année dans sa maison de campagne. Une existence peuplée de parties de scrabble et de gougères au fromage au goût de souvenirs, de couleurs et de nuages, de mélancolie, d’amitié et de tendresse. Une tranche de vie prise dans un hiver ensoleillé, qui appelle à la sagesse et à la foi après les tempêtes de « La neige assourdit mes tapages » (Éditions du Panthéon, 2019).
Annie-Gisèle Cousty a été enseignante de danse classique et directrice d’une salle de théâtre. Elle est également l’auteur de « La Fille du miel » (Éditions du Panthéon, 2017).