Thème : Romans

Lettre à ma défunte mère

« J’ai retracé tout cela, ma mère, pour bien te faire comprendre qu’en dehors de la vie, tu ne m’as pas apporté grand-chose. Papa non plus. À cette époque, l’éducation des enfants se faisait un peu à l’instinct. Cet instinct, mes parents, vous ne l’aviez pas. Seule mamie a pu nous insuffler des éléments primaires qui ont permis d’affronter les aléas de la vie. »

Jacques Mia a connu et vécu trois conflits : la seconde guerre mondiale, l’Indochine, l’Algérie. De sa naissance à sa retraite, c’est son histoire qu’il relate dans une missive adressée à sa génitrice. Il tient à faire part de ses chagrins, de ses erreurs et des beaux moments qui constellent sa vie à celle qu’il dépeint sous un jour peu flatteur. Une mère disparue, mais une figure centrale dans la vie du narrateur.

Moi, Michel le caméléon – Tome II

« Je veux qu’elle profite d’une liberté totale, agrémentée d’insouciance. Pour le moment, elle peut disposer entièrement de sa personne. Tout faire, tout entreprendre sans retenue. Nous allons profiter de cet instant à deux. »

Dans ce deuxième tome, Michel, toujours accompagné de Ginette, poursuit ses grands projets philanthropiques. On retrouve avec plaisir cet homme altruiste qui, malgré un emploi du temps déjà bien chargé, n’oublie pas de s’intéresser à sa famille et met un point d’honneur à aider ses amis lorsqu’ils en ont besoin.

My generationS

« – Nous avions voulu révolutionner le monde avec des idées (le communisme) ;
– Nous avions voulu révolutionner le monde avec des pavés (Mai 68 et les étudiants du monde entier) ;
– Et maintenant nous voulions révolutionner le monde avec des fleurs.
Je hochai la tête. Pas mal. »

Années 60, les Mods affrontent les rockers à Brighton et Henri, tout jeune comptable, rêve du Swinging London.
Années 80, Laurent s’envole pour les Antilles avec sa petite amie, le mur de Berlin va bientôt s’effondrer et une génération découvre l’argent facile, mais aussi le pouvoir du collectif via des associations. De nos jours, Sébastien rejette l’« ancien monde », veut revenir à une « vie saine » et se moque de son boomer de père.
Trois générations, un kaléidoscope de situations et de personnages aux vies et aux aspirations modelées par la société dans laquelle ils évoluent. L’auteur se délecte, non sans malice et avec un sens certain de la provocation, des hésitations et scrupules de ses jeunes héros. Il décrit le glissement progressif qui a transformé les fantasmes d’aventure des sixties en recherche d’un idéal domestique chez nos contemporains.

L’Homme confronté

« Premiers pas hésitants pour le bébé, content de traverser un petit espace avant d’agripper une chaise salvatrice, qui se transformeront en course chez le jeune enfant, en pas posé chez le travailleur et le randonneur, en marche rapide pour le sportif, et en petits pas précautionneux chez le vieillard. La forme physique se mesure souvent par l’intensité du pas et la rapidité de l’espace franchi. »

Né dans un monde en guerre, Charles pensait qu’il pourrait vivre en toute quiétude une fois la paix revenue. Il constate au fil du temps que l’apaisement tant rêvé lui reste en partie inatteignable. À l’aide d’histoires qu’il a précieusement rassemblées, vécues ou que des amis lui ont racontées, il dresse le portrait d’un être humain confronté à des obstacles l’obligeant en permanence à s’adapter pour progresser.
Jean Monneret est professeur à l’Université de Grenoble, chargé en maîtrise de la communication et de la construction des messages pour des futurs enseignants.
Il est également l’auteur de « Dépérissement ? Il est encore temps ! », paru aux Éditions du Panthéon (2022).

Deux vies

« Les services sociaux, la police, la justice et les psychologues s’en mêlèrent une fois de plus et, cette fois, ne me lâchèrent pas. J’étais trop jeune pour être coffré, mais le juge me condamna à une liberté étroitement surveillée pendant un an. Une fois de plus, on me plaça dans un collège en milieu ouvert, mais dans un quartier éloigné avec un éducateur chargé du suivi de ma « détention ». »

Ce roman s’inspire d’événements qui ont bouleversé la France : Gilets Jaunes, pandémie, délinquance. Son message : tous les policiers ne sont pas des pourris, tous les délinquants ne sont pas des criminels.
Tout sépare deux hommes. Fils d’une famille aisée, Michel, délinquant en herbe, devient policier. Enfant d’une famille indigente, Alex sombre dans la délinquance et connaît la prison. De l’enfance à l’âge adulte, leur environnement familial, leurs amitiés, leurs rires et leurs amours auront conditionné leur vie.
Lors d’une manifestation de Gilets Jaunes, leurs destins se croisent, l’un sauvant l’autre d’une fin tragique.
Le roman révèle avec humour et tendresse comment la force de l’amitié peut rehausser deux personnalités antagonistes, confrontées à la violence de tensions sociales qui les dépassent.

Un meurtre ordinaire

« Son père avait bien raison. Alors qu’un individu pris isolément est capable de comprendre l’erreur de son mépris à l’égard de ce qui n’est pas « de chez lui », comment un pêché commis collectivement peut-il si aisément apparaître légitime ?
Comme s’il avait lu dans les pensées de Serhat, Barba continua à grommeler.
– Ces meurtres empestent le racisme, dit-il, la peur écarquillant ses yeux. Ça se déchaîne de nouveau ! Que Dieu nous protège… »

Lorsque l’une de ses parentes âgées est assassinée, Ada quitte Paris pour revenir à Istanbul. Elle est accompagnée de son amie Haruka, épéiste et experte en médecine légale. Le meurtre paraît appartenir à une série de crimes dirigés contre de vieilles femmes arméniennes. Bientôt, un suspect est arrêté, mais est-ce bien le coupable ?
Au fur et à mesure de leurs recherches, Ada et Haruka mettent au jour des rancœurs devenues torrents de haines et qui ont traversé les années pour venir briser les destins.

Naufrage

« Les vagues percent la nuit de leurs souffles répétés, la femme les entend, elle les entend de plus en plus et elles lui vrillent le cœur. Ces vagues qui un jour recouvriront ce lieu où elle habite et toute la côte, jusqu’où ? Jusqu’aux premières collines plus haut qui dominent le grand fleuve, sûrement, noyant des grandes villes, un estuaire, des plaines cultivées et prospères. Des centaines de milliers de personnes seront déplacées, réfugiées, ailleurs, surpeuplant des régions entières. »

Une écrivaine vit retirée en Camargue, à l’écart de ses semblables. Elle entend aux nouvelles des informations alarmantes concernant la fonte des glaces. Son imaginaire s’embrase alors, et elle entrevoit avec une précision déconcertante la fin de la civilisation occidentale. Elle envisage de refaire le monde, en harmonie avec son environnement, et d’entraîner dans son sillage ceux qui se sont fourvoyés dans le monde d’avant… Pour tenter de les sauver du grand naufrage.

Dispersion

« « A l’arrière du Kairouan, appuyés au bastingage du pont supérieur surplombant l’étrave blanche laissée par les deux hélices, ils sont nombreux à regarder le port de Tunis s’éloigner. Beaucoup pleurent. D’autres font entendre des récriminations, contre Mendès-France, contre Bourguiba, contre tant d’autres encore. Lelle reste silencieux. L’année 1956 restera celle du déracinement. Sa femme à côté de lui ne dit rien. Ses yeux sont remplis de tristesse et de restes de larmes. Tous ont le sentiment d’avoir été parfaitement ignorés par le gouvernement français. »

La fin de la deuxième guerre mondiale marque l’avènement d’un monde d’après. Reconstruction des pays dévastés, émancipation des colonies dans des combats meurtriers, opposition entre blocs de l’Est et de l’Ouest dans une guerre dite froide. Les destins individuels prennent des chemins divers qui les séparent. Des choix sont faits provoquant de violentes ruptures au sein même de la famille Sellier. Des bonheurs aussi pour ceux qui arrivent à se tirer d’affaire. Jusqu’au grand départ. L’adieu à la Tunisie et le désarroi qui gagne ceux qui débarquent sur une planète inconnue nommée France.
Après « Giovinezza » et « Catabase », Jeff Sestier achève la trilogie retraçant l’histoire de ses personnages hauts en couleur. La Tunisie en route vers une inéluctable indépendance, la France et la Grande-Bretagne en pleine mutation forment le décor de cette attachante galerie de portraits.

Les âmes isolées – Tome 1 – Silhouette, Spécieuse et Sibylline

« Vers 15 heures, toujours sur l’autoroute, Stanley roulait à vive allure le long des magnifiques forêts qui resplendissaient des couleurs de l’automne. Le jeune cuisinier fut frappé de cette majesté, comme si les arbres étaient des accords joués dans une somptueuse symphonie de lumière et le climat capiteux de l’air ne faisait qu’accentuer ce sentiment de douceur. »

Blackhole, une ville entourée de nature, est un domaine paisible où tout n’est qu’harmonie et sérénité. Cette cité, isolée du monde, est dirigée par la Trinité, des êtres mystérieux et aux caractères insondables, déifiés et adulés par les habitants de la ville.
Mais lors de l’arrivée de Stanley Mark, un chef cuisinier, et de Benny, un garçon à la recherche de sa sœur disparue, les existences de plusieurs âmes solitaires se retrouvent soudainement bouleversées, et finissent par se rencontrer dans d’étranges circonstances. Les confrontations et les conflits des uns avec les autres vont alors dévoiler des failles dans ce monde qui paraissait pourtant si parfait…
Ensemble ou séparées, ces âmes isolées devront ainsi faire face aux dangers qui menacent la stabilité de Blackhole… et leur propre vie.

Le cœur est la raison d’être

« Bien sûr, je ressentais pour lui de l’affection, de la tendresse, un je-ne-sais-quoi de cette nature, mais pas de l’amour. L’ai-je été, d’ailleurs, amoureuse ? Oui, je le crois. Ou je
l’espère. Je veux m’en persuader.
J’aime l’idée de me dire que j’ai été amoureuse, que j’ai
connu ce sentiment, que j’ai paru normale aux yeux de tous. Paraître… »

Que s’est-il passé sur cette route de Corse par une chaude soirée d’été ?
Face à l’inexpliqué, il est des drames qu’il faut se résoudre à accepter pour continuer d’exister et, surtout, d’aimer. L’amour constitue le fil directeur de ce roman : celui qui lie deux êtres au sein d’un couple, celui d’une fratrie recomposée, d’amis de longue date voire de deux inconnues le temps d’une rencontre.

Facéties des sentiments

« Béatrice, en recul, pouvait donc assister à l’arrivée des derniers invités. Elle les connaissait bien, il s’agissait d’Alice et Charles. Mais Alice n’avait rien à voir avec le pays des merveilles, se disait Béatrice, et d’ailleurs, si Lewis Carroll avait connu cette Alice, il aurait sûrement baptisé autrement la sienne. »

Liza Séguéla nous livre avec ce deuxième roman une analyse acérée sur le mode de fonctionnement de la microsociété bourgeoise. Les chassés-croisés du hasard se jouent de couples victimes de leur aveuglement et incapables, pris dans ce tourbillon de la vie, de rester ancrés dans la vérité de leurs sentiments.
Aucun jugement de la part de l’auteure mais un regard tendre et amusé servi par une narration efficace dans sa construction.
L’amour ne serait-il qu’une valse à deux temps ?
 
Premier temps, s’enlacer
Deuxième temps, s’en lasser !

Vies explosées

« Jadis, Erwan écoutait les informations sur les attentats d’un air distrait. Il les condamnait, mais n’éprouvait aucune émotion particulière. Ses yeux, ses oreilles, son cœur s’étaient apparemment familiarisés avec de telles abominations.
Il avait certainement oublié qu’un attentat peut enflammer non seulement une région, mais plusieurs pays. »

Erwan, personnage imaginaire, est un rescapé de l’attentat de Barcelone du 17 août 2017. Il n’est plus qu’un homme brisé. Au cours de l’année 2020, les commémorations d’attaques le poussent à rappeler les actes terroristes de Charlie Hebdo, Montrouge, Porte de Vincennes, Bruxelles, Manchester, du Nigéria, de Nice, New York et Paris. Avec pudeur, délicatesse, émotion et quelques graines de légèreté, Erwan peint les tranches de vie, radieuses, vivantes, attendrissantes, mais jamais sombres, de toutes les victimes innocentes. Pour que ces disparus ne soient plus jamais des chiffres anonymes associés à une souffrance indicible et que perdure leur mémoire.

Cher patrimoine

« Un appel de mon notaire m’informe qu’il vient de recevoir nos certificats d’hérédité, pour Gilles et moi. Enfin ! Cinq mois hors délai. Nous aurions dû les recevoir fin juin, mais que faire et que dire ? Tant d’énergie pour si peu de résultats. Je me juge inefficace face ces incompétents volontaires. J’ai l’habitude de ne jamais laisser traîner les choses, et d’avoir des résultats immédiats. Quelle pollution intellectuelle, cette affaire ! »

On n’est jamais mieux trahi que par les siens… Le héros de ce roman goûte toute l’amertume de ce proverbe. En parallèle du travail du deuil de son père, il doit livrer une bataille fratricide autour de l’héritage du défunt. Tout à la fois fiction et guide de bonnes pratiques, « Cher patrimoine » analyse les ressorts juridiques et psychologiques à l’œuvre dans une succession ratée.

Chroniques parisiennes 2 – Les soucis de la rentrée

« Le séjour italien avait tenu ses promesses. Les deux pensionnaires du faubourg Saint-Antoine avaient eu grand besoin de souffler un peu, après une année compliquée et les nombreux quiproquos qui avaient jalonné leur vie commune ces derniers mois, sans toutefois entamer la solidité de leur complicité. L’arrivée prochaine du bébé fut l’objet de nombreuses discussions sereines et néanmoins animées»

Une rentrée particulièrement chargée attend les habitants de cet immeuble du Faubourg Saint-Antoine. Pour les uns, il s’agit d’oublier un été désastreux, pour d’autres, d’affronter des difficultés inattendues.
Leur vie quotidienne nuancée de routine et d’insolite se pimente de situations burlesques mais aussi de drames. Dans une existence de plus en plus soumise à la norme, chacun sera amené à réfléchir aux caprices du destin.
Avec « Les soucis de la rentrée », Christophe Agogué nous entraîne dans le deuxième volume de ses « Chroniques parisiennes ». Il y met en scène les mêmes attachants personnages que dans le premier opus. Il est par ailleurs l’auteur de romans, d’essais philosophiques et sociologiques, de biographies et de pièces de théâtre.

Mi Amor à mort

« Il y a une lisière qu’elle n’a pas vue.
Un déclic, puis un mouvement infime, une mécanique qui se met en marche. Inexorable. Et tous les évènements vont s’enchaîner. Jusqu’à sa chute.
C’est l’histoire d’une chute.
Mais rien ne se voit encore.
À quel moment la lumière commence-t-elle à changer ? »

Emma aime son métier, ses grands enfants et la vie qu’elle s’est construite. Après s’être séparée de son mari, elle décide de s’inscrire sur un site de rencontres.
Elle voit bien dans ce regard, cette photographie de profil, quelque chose qui veut s’échapper, quelque chose d’impalpable et d’inquiétant. Elle le voit bien, mais elle est déjà sous le charme, avant même de lui avoir parlé. Alors commence la chute, de femme indépendante à victime aux abois d’un manipulateur hors pair.

Star internationale

« – Être connue un peu partout ne vous suffit donc pas, vous voulez devenir une star mondiale.
Alicia fut surprise par cette question du chauffeur de taxi.
– Comment avez-vous deviné ? osa-t-elle demander par la suite.
– Oh, ce n’est rien de sorcier. Une humoriste aussi talentueuse que vous ne peut se limiter qu’à une seule occupation. Vous pouvez très bien diversifier vos tâches et ainsi vous appliquer dans différents milieux du divertissement. Vous êtes si adorable. Mes enfants sont de très grands fans. Vous les inspirez énormément, finit-il par avouer. »

Alicia, talentueuse humoriste, décide d’ajouter une corde à son arc en devenant actrice. Au détour d’une rencontre lors d’un de ses spectacles de stand-up, elle est invitée à passer une audition à Los Angeles. Les portes d’Hollywood s’ouvrent alors et peut-être même celles qui la mèneront à vivre une histoire d’amour avec Ézéchiel, acteur déjà établi dans l’industrie du 7e Art et connu aux quatre coins de la terre. La preuve qu’en osant courir après ses rêves, et en abordant l’avenir avec espérance et confiance, on se bâtit une existence extraordinaire.

Fleur de Lotus

« De pont suspendu en pont suspendu, de tronçon d’auto- route cimenté en triple voie goudronnée, le taxi traversa cent quatre-vingts kilomètres de campagne verdoyante, alternant palmeraies et champs d’ananas, rizières et étangs, zones industrielles et entrepôts de containers, hameaux de maisons pagodes et temples bouddhistes émergés d’océans de végétation. »

Il est journaliste et tombe sous le charme d’une mystérieuse Eurasienne de passage à Paris. L’ouverture du procès d’un ancien dirigeant Khmer rouge lui fournit un prétexte idéal pour suivre la jeune femme jusqu’à son pays, le Cambodge. Une fois à Phnom Penh, Dom Rémy va aller de surprise en surprise en découvrant que sa belle appartient aux services secrets cambodgiens. Sur les chemins de l’histoire, cette idylle à suspense a pour toile de fond le terrifiant passé d’un génocide qui a coûté la vie à plus de deux millions de personnes.

La voie du fleuve – Tome II : Appel de l’amont

« Bundes !
Un nom qui sonne dans ma tête comme une cloche de délivrance. L’écho d’un monde autre, ailleurs que dans mon bas-fond actuel. Et voilà ma nuit tout à coup scintillante d’étoiles flamboyantes.
Me laisser aller, je n’aurais pas dû. Pas si vite, en tout cas ; et pas aussi totalement. »

Le voyage ; toujours, encore. Vibrant, l’appel qui monte à présent de l’amont. Voici que sa maîtrise des arcanes enseignés par Ceux-de-la- forêt n’épargnera pas à « Je » de bien périlleuses épreuves. Découvrira-t-il enfin le nom de la Voix au bout de l’écho ? Trouvera-t-il l’entrée du chemin de sa source ?
Dans la suite de cette saga initiatique, la voie du fleuve nous dépose en même temps que « Je » aux pieds de la fin ou, peut-être, du… commencement.

État des vieux

« Il y a cent façons d’élever un gosse, mais le premier article ou commandement est de le respecter, de l’aimer avec bienveillance et intelligence, c’est-à-dire fermeté et foi, en lui inculquant des valeurs irrécusables qui respectent sa fraîcheur et son âme et l’aident à grandir, en faisant confiance aux adultes censés être exemplaires. »

« Avec le temps va, tout s’en va », chantait Léo Ferré.
L’auteur remonte le temps jusqu’à une enfance encore bien présente à l’esprit. Il revisite les lieux et les façons d’autrefois, notamment agricoles, raconte les anciens, évoque la dureté du travail d’alors, mais aussi les valeurs qui soutenaient les communautés villageoises.
Au-delà du récit nostalgique, il constate avec verve et humour la fin d’une époque qui dépasse l’individu pour toucher à tout un pan de la civilisation. Le narrateur y mêle l’histoire d’un jeune homme qui rêve de devenir jockey et quitte sa famille pour chercher une réussite sentimentale et professionnelle dans le milieu hippique, nonobstant toutes les embûches.
Nourri d’œuvres classiques, JY Hache livre un nouvel opus à la finesse caractéristique. Il est également l’auteur, sous le nom de Jean-Hubert Mabille du « Tableau » (2018), de « La petite fille à la balançoire » (2019), « La main sur le corps » (2020), « Le livre d’Émile » (2021) et « Les chemins de basse ville » (2022), parus aux Éditions du Panthéon.

Opak : les Aubes de l’espoir

« Une fois qu’elle avait traversé la frontière imaginaire qui séparait la plaine de la montagne, une fois qu’elle avait mis les pieds dans la rivière et était prise dans le voile du vent, bras invisible de la montagne qui balance sur la plaine, elle était consciente du fait qu’elle abordait un nouveau quartier, un domaine d’une autre culture, un endroit où l’assemblage des mots se faisait au rythme des vols d’oiseaux et de l’éclaboussure des gouttes de pluie dans la paume du paysan. »

Opak, c’est le nom d’un village perché dans le massif de la Selle, en Haïti. C’est aussi l’histoire des contraires, les nantis du pays- en-dedans (la capitale) et les paysans, du pays-en-dehors.
Fresque épique, ce roman déploie l’existence d’une jeune femme réduite à l’état de servante-esclave à la mort de ses parents. Son cheminement vers la liberté et l’aide apportée par deux femmes courageuses éclairent ce récit où éclate en parallèle une révolte des étudiants à Port-au-Prince. Mêlant à une langue pleine de panache le créole haïtien, « Opak : les aubes de l’espoir » est un cri qui résonne longuement.