Thème : Romans

Mongiana

« En ce printemps de 1824, l’équipe de nuit de la fonderie du village de Mongiana, accroché aux montagnes calabraises, passe le relais à l’équipe de jour un peu avant l’aurore. Les ouvriers, dont les gueules sont noircies par la poussière de charbon, discutent entre eux. Cette équipe est composée d’hommes robustes, mais aussi de jeunes apprentis, dont Bruno, encore adolescent, est l’un des derniers arrivés. Pour respecter les dernières volontés de son père Paolo, sa mère Concetta a décidé de ne plus l’envoyer à l’école, alors qu’elle est gratuite, pour qu’il subvienne aux besoins de la famille, et aussi pour qu’il apprenne le métier. Le père est décédé quelques années auparavant suite à un accident à l’usine. »

1824. Mongiana est un paisible village, au cœur des montagnes du sud de la Calabre, une province du royaume des Deux-Siciles. Les habitants y vivent au rythme de l’activité de la fabrique métallurgique.
Bruno, jeune apprenti à la fonderie royale, part à la recherche de son frère Pasquale, dont la famille est sans nouvelles depuis son départ, il y a un an, pour l’armée du roi Ferdinand. Il est accompagné de son ami Il Greco.
Leur périple les entraîne à travers les contrées grandioses et inhospitalières des Serres et du massif de l’Aspromonte. Une traversée initiatique qui fait vivre un peu de l’âme calabraise, généreuse et authentique, à travers les rencontres que font les deux héros. Ces rencontres, toutes plus ou moins fortuites, sont le moteur qui les anime. Ainsi, l’espoir se cache-t-il toujours au bout du désespoir.

Quand les arbres s’emmêlent…

« Ce n’est pas une lubie… Je sais au plus profond de mon être que lorsque je vais devenir adulte avec une situation professionnelle stable, mon Graal ne sera pas d’amasser un maximum d’argent pour m’offrir tout ce que je veux… Non ! Mon objectif sera de pouvoir contribuer, même à une petite échelle, à la vie ensemble et à l’ouverture sur le monde. »

Philomène, mère de trois enfants, a dû traverser l’existence auprès d’un mari violent.
Hélène, quoique bien entourée, lutte tous les jours contre la dépression.
Hortense, sa fille, fait face à des colères si violentes qu’elles lui font peur parfois.
Ces trois générations de femmes ont été abîmées par la vie, mais tentent de dépasser leurs difficultés, parfois sans trop savoir comment. Peut-être leurs souffrances ont-elles un lien, une empreinte qui traverse les décennies.

L’après d’Arthur

« Ainsi, son dernier jour avait sonné des mains de son fils comme un prêtre sonne le glas. Bien sûr, ce n’étaient pas des cloches qui sonnaient mais des épées qui résonnaient. Alors Arthur décida de les faire durer, ses cloches à lui. »

Après la mort d’Arthur, les chevaliers de la Table Ronde poursuivent la quête du Graal. Leur guide est désormais la Dame du Lac ; son émissaire terrestre est Galaad, le fils de Lancelot. Porté par une foi inébranlable, Galaad doit franchir les degrés de cette mission sacrée.
Quelques siècles plus tard, un jeune moine se passionne à son tour pour la légende arthurienne et découvre un mystérieux texte. Est-ce l’indice qui mène au calice ?

Ferme mes yeux maintenant, mon cœur en a trop vu…

« – C’est pour cela que je vous ai choisi, Adal. Pour que vous me permettiez de mettre un terme à mes souffrances. Peut- être qu’au fil des jours, vous découvrirez les autres maux qui m’affectent et j’espère que vous réaliserez à quel point il est nécessaire pour moi de quitter ce monde ! Chaque soir, je prie la Vierge noire pour qu’elle abrège mon calvaire. Chaque matin, je la hais de m’avoir encore laissé respirer. »

Si l’on décide d’en finir avec la vie, sur qui pourra-t-on compter pour quitter ce monde qui nous fait souffrir, si l’on ne peut le faire seul ? Est-on jamais vraiment sûr de ce que l’on fait, de ce que l’on sait ? Adal, lui, a décidé d’agir puisque maintenant, l’État le lui permet. Mais pour ce faire, il devra traverser des épreuves bien humaines : celle de sa famille, de la société tout entière, mais aussi et surtout, l’épreuve ultime : surmonter ses propres doutes.

Le Pouvoir de Séduction – Tome 4 : Tarek

« Danou acquiesce et, pendant le quart d’heure qui suit, elle n’arrête pas de répondre aux interrogations, quelquefois saugrenues. Oui, elle s’est aperçue toute jeune qu’elle avait un don de télékinésie mais ne savait pas ce que c’était, et croyait même que tous les enfants possédaient ce pouvoir ; elle s’en servait très peu car, dans sa position, elle ne pouvait pas se permettre d’être un objet de foire ; oui, une de ses ancêtres était magicienne et avait eu des ennuis à cause de cela mais c’était trop long à raconter ; non, elle ne voulait absolument pas se faire examiner par des scientifiques toujours parce qu’une princesse ne peut se le permettre et qu’elle n’a pas de temps à perdre, elle a une principauté à diriger ! »

Une mère et sa fille, princesses issues d’une principauté en déclin, fuient leur château revendiqué par des cousins usurpateurs. Elles entraînent le lecteur dans une suite de péripéties qui les emmèneront de la France à l’Afrique australe en passant par la Suisse et les Mascareignes… Une aventure au féminin, à la fois tendre, captivante et parfois saupoudrée de magie.

De Gaulle et moi

« Quant aux nouvelles, si les deux camps ne cessaient de claironner victoire, pourquoi les Allemands devaient-ils sans cesse repousser les Alliés à la mer ? Jour après jour ? Après tout ce repoussage, les Alliés devraient logiquement être rendus en Angleterre depuis belle lurette. Et puis, lorsqu’on voyait quotidiennement ces convois militaires qui traversaient Paris d’est en ouest et toutes ces pancartes qui apparaissaient du jour au lendemain Zur Normandie Front, on comprenait dans quel sens la balance penchait. »

Marcel Petit a échappé de peu à la mort lors de la défaite de l’armée française en 1940. Il est devenu garçon de café dans la capitale et va s’illustrer dans la Libération de Paris par son courage. L’Occupation, la Résistance, l’allégresse et la confusion baignent cette fresque historique qui voit un homme ordinaire devenir héros et sauver le général de Gaulle d’une tentative d’assassinat. Un monde s’écroule, un autre voit le jour.

Moments de grâce ou comment transformer sa vie en 12 mois

« Le silence assourdissant n’est ponctué que par le bruit des jets sur la pierre. Je ne crois pas que je cligne des yeux, ou alors je n’en ai plus conscience, je suis ailleurs. »

Février 2022. Le monde d’Aurore s’écroule et elle ne peut rien faire pour l’en empêcher. Dévastée, elle n’est même plus sûre de vouloir continuer à vivre. Elle fait alors un pari fou avec la vie… « Je te donne un an avant de tirer ma révérence ».
Au gré de ses pérégrinations, Aurore nous entraîne dans son année test, l’année où elle lâche prise et se met sur le côté passager. L’année où elle choisit de se laisser porter, même si ce n’est que pour mieux voir le paysage avant de s’envoler.

Philovent

« J’étais projeté en plein mythe de Narcisse, je découvrais non pas la beauté de mon corps dans le reflet de l’eau, mais la pro- fondeur de mon âme sur l’écran de l’ordinateur et, chaque matin, je récoltais avec bonheur ou stupeur ce que la nuit j’avais moissonné.
Un matin, ce ne sont pas que des émotions personnelles qui sont apparues, mais un personnage. Une inconnue a émergé au bout de mes doigts.
Faire la connaissance de Claire fut une rencontre inoubliable. »

Claire est embarquée dans une aventure qu’elle n’a pas choisie et à travers laquelle elle va découvrir sa force et ses désirs.
Ce séjour se révèle être un puissant voyage initiatique et philosophique. Elle revient de cette navigation transformée et décide de s’emparer de cette expérience pour tenter de sauver son couple.
À travers son roman, l’auteur s’interroge également sur son besoin d’écriture, et le processus de transformation intime que l’exercice lui procure.

La liberté des songes

« Le pire des dîners était celui de Noël. Une tension indescriptible venait renforcer l’obligation de se tenir un long moment à table pour y partager le nécessaire et traditionnel festin.
Chaque Noël était un drame, une nuit digne de l’Inquisition. Non, Jésus ne naissait pas. Il n’était pas non plus descendu sur terre pour nous sauver. Au contraire, chez nous, il nous crucifiait. »

La légende dit que lorsque l’on meurt on voit défiler sa vie. Gabrielle, elle, la rejoue entièrement de son adolescence bourgeoise des années 80 à l’Alzheimer de sa mère. Dans ce passé imaginaire, elle n’est plus tout à fait la même et ses parents sont des gens heureux. D’une scène à l’autre, blonde puis brune, mince ou non, enfant ou mère, elle déambule dans un univers au technicolor presque parfait.
Mais Gabrielle trébuche sur le réel, toujours là, tapi pour mieux blesser.

Le destin prévisible d’un homme en pleine tempête

« Baptiste ne savait rien de tout cela, car même à lui, je préférais en dire le moins possible. D’une certaine façon, mon silence était un moyen de nous protéger mutuellement : lui, de donner son opinion ; et moi, de l’entendre. Et puis, si mon engouement était naturel, je ne pouvais en demander autant de lui, qui n’était pas à l’origine de cette étude. Malgré tout, je dois bien le dire, cet appel téléphonique, juste après l’envoi du mail, me fit prendre conscience de l’ampleur de la tâche qui m’attendait à partir du moment où commencerait l’expérience.»

Voilà déjà cinq semaines que Baptiste a perdu la mémoire dans un terrible accident de voiture. Ses blessures se résorbent rapidement, grâce au personnel médical de l’école militaire où il est hébergé. D’après le neuropsychologue qui le suit au quotidien, Baptiste souffre d’un type d’amnésie encore inconnu. C’est précisément ce qui intéresse tant le Colonel Rocca, le directeur de l’établissement qui dirige l’expérience dont Baptiste est le sujet.
Le jeune homme voudrait maintenant rentrer chez lui et retrouver sa famille, mais le colonel s’y oppose. Et selon Ménès Fonte, l’instigateur du projet, Baptiste s’est porté volontaire pour ces essais. Le problème, c’est que ce drôle de personnage n’a pas non plus l’air d’avoir toute sa tête…

Une grande fille

« Apolline attrape son cahier et se met à griffonner des milliers de souve- nirs qu’elle a eus autrefois. Raconter pour exorciser sa douleur. Elle voudrait chasser les ombres et les fantômes à grands coups de pied.
Écrire au présent, c’est le seul moyen pour elle de le rester. »

La maison est devenue silencieuse, Apolline vient de perdre l’homme qu’elle aimait. Elle décide alors d’ouvrir le cahier des mots de sa vie, dans lequel elle a consigné tant d’instants tendres ou déchirants.
« Une grande fille » rassemble ces histoires qui bondissent du passé au présent et font revivre pour les enfants et petits-enfants d’Apolline les rêves écartelés de l’enfance et la naissance de l’amour.
Sous la plume d’Annie-Gisèle Cousty la tendresse se fait verbe, la douceur se glace de la conscience du temps qui file.

Dialogue dans l’au-delà entre le juif et l’esclave

« Après notre mort et après avoir passé cent ans chez Baron Samedi, le juif et moi, l’esclave, nous nous sommes rencontrés dans l’au-delà. À notre arrivée, tout est magnifique et d’une beauté que l’on n’a jamais vue, soudain nous voyons Dieu qui arrive et s’installe auprès de nous en disant : « Mes enfants, vous êtes enfin arrivés dans l’au-delà. » Il nous disait que dans ce lieu, tout est conçu pour que les arrivants se sentent heureux. »

L’un était certain d’accéder à l’au-delà, ainsi que le Seigneur l’avait promis à son peuple, l’autre craignait d’en être évincé. Le juif et l’esclave se retrouvent là-haut et le maître des lieux les engage à discuter pour comprendre et résoudre leurs discordes. Leur dialogue s’instaure et se poursuit sur terre en vue de réconcilier entre eux leurs frères humains.

Armen 33

« Ce fut alors l’ère des gourous et de la médiumnité. De nombreux journalistes et plusieurs virologues portaient des amulettes aux doigts et un talisman autour du cou. Que ce soit de la lune ou d’Hermès, tous les pentacles étaient portés et parfois juxtaposés pour conjurer les ténèbres, percer les secrets de la vie et surtout comprendre pourquoi y mettre fin. »

Armen 33 est le nom du virus à l’origine d’une pandémie qui a profondément perturbé l’ordre du monde et entraîné les décisions arbitraires des gouvernements. Jo Khaladi en est l’un des derniers rescapés. Il a dû fuir le jugement kafkaïen qu’il encourait, jusqu’à son retour en bord de Meuse où l’attend une nouvelle vie, accompagné d’Omer Picon, dit « Bouche-trou », un libertaire extravagant qui le poussera dans des aventures saugrenues.

L’horizon déchiré

« Les deux femmes étaient sincèrement très attristées de voir perdurer la tragédie, autant pour Sophie que pour moi. Marie-Jo était au bord des larmes, elle ne verrait pas sa demi-sœur de sitôt. De mon côté, ma vie intime allait continuer d’être un désert de tristesse. Mon horizon était déchiré. »

Julien et Sophie forment un couple heureux. Mariés depuis huit ans, ils sont amis de longue date avec Benoît et tous trois mènent une existence aisée et sans nuage. Jusqu’au jour où ils sont victimes d’un terrible attentat. Leur vie dorée commence alors à se déliter…

L’amour au bord des yeux

« Je me mets à trembler sous le Soleil.
L’horizon commence à changer sa couleur et sa texture ; soudainement, il perd toute sa merveille. Quelle folie est-ce alors de constater qu’avant et après un regard, plus rien n’est pareil ? Hélios brille de tout son éclat sous des nuages gris comme les ténèbres, on pourrait croire que le ciel va tomber. »

Cette suite de « L’âme erre au bord des yeux » nous emporte dans le sillage de Louise, à qui il ne manque qu’une chose après avoir survécu à toutes les vagues de l’âme : l’Amour. Elle part sur l’Océan à la recherche de celle qui lui a sauvé la vie, pour retrouver la profondeur des eaux, croisée dans ce regard… Un voyage aussi tangible qu’introspectif, aux trousses de l’amour mais aussi de soi. De comment le destin nous ballotte à travers l’existence, et de ce qui l’influence.

 

Envie d’ailleurs

« Et de se replonger quelques instants dans ces premières années qui vont structurer sa vraie personnalité. Les souvenirs reviennent, s’imposent malgré soi : des images, des voix, des émotions, parfois une réponse à son évolution, à ses interrogations, à ses comportements, à ses choix. »

Marie a parcouru le monde et feuillette ses journaux de voyage, qu’elle a agrémentés de ses tableaux. Instants croqués sur le vif, rencontres émouvantes, elle se remémore les belles feuilles de ses périples.
La beauté, l’humanité et le rejet de l’injustice irradient au travers des pages de ce carnet, servis par la plume caractéristique de Christiane Cassagnes-Zicaro.

Les affres de la réussite

« La société malinkée est hiérarchisée en trois classes.
D’abord, nous avons les nobles, les castes et les captifs.
Dans la société malinkée, la plus importante de toutes les classes sociales est celle des nobles. C’est d’elle que vient la famille Kéita qui est la famille royale par excellence du Mandé. Une famille dont tu es descendant. Selon les récits des griots, Kéita signifie Kinta qui veut dire en Malinké « prends ton héritage ». »

Le narrateur vit sa première journée d’embauche en entreprise. Son responsable est également son oncle, et les échanges des deux hommes sont ponctués de réflexions à visées morales, inspirées des contes traditionnels.
Hommage au conteur mandingue Amadou Sangaré, « Les affres de la réussite » mêle à une narration classique des fables et des éléments merveilleux pour davantage mettre en relief la force des récits oraux.

L’incandescence des Lauriers

« La vie de cour n’avait pas changé depuis les temps de Saint-Simon, de ses ducs et pairs, de ses présidents à mortiers, dont on faisait des brise- testament de roi et des émietteurs de carrière de ministre, songeait Pierre, en montant le grand escalier menant chez la PG, à qui il allait, sans rire, présenter ses compliments pour cette nouvelle »

Pierre Saint-Hellier savoure l’instant, il est maintenant premier président de la Cour d’appel. Intègre et idéaliste, il se heurte d’emblée aux décisions d’un pouvoir politique irréfléchi. Tiraillé également entre les factions internes et les sphères d’influences qui sont à la manœuvre dans le petit monde des cours, l’homme voit peu à peu sa charge devenir encombrant fardeau.

La condamnation

« Vivre dix-huit ans de sa vie fut un vaillant combat. Ce qui semble être un parcours logique de l’enfance à l’adolescence pour franchir le seuil qui mène à la jeunesse puis à l’âge adulte n’est pas vécu de la même façon dans une société tumultueuse qui a connu le génocide de la guerre et de l’ostracisme. »

À l’aube du vingt et unième siècle, dans un pays perpétuellement embrasé par la guerre et la violence, une rencontre a lieu. Un amour naît, inavoué, incompris, entravé par la vie et la révolution. Dans ce monde intemporel et chaotique où se mêlent foi et désillusion, nos deux héros cherchent leur identité, leur raison de vivre et puis, enfin, peut-être au loin… l’apaisement. Un récit introspectif qui touche du doigt à l’intime et à la philosophie.

Alexandre

« À mesure que le vendredi fatidique s’approchait, le ciel océan d’Alexandre tournait progressivement au sombre chaque nouveau jour qui naissait. Son soleil complice traversait son ciel sans trop d’éclat. Nul ne peut traverser sa forêt de vie sans rencontrer au moins une clairière. Un espace de repos à ciel ouvert qui permet de consulter au moins sa boussole pour s’orienter convenablement. Pas parce que l’on croit avoir perdu le nord, non ! Mais plutôt pour se convaincre que c’est une étape secondaire nécessaire avant de fignoler un quelconque projet. »

Le héros de ce roman est intelligent, brillant même, cependant quelque peu influençable, il est à l’image de bien des jeunes gens. La vie n’est pas toujours pour lui un chemin pavé de roses, mais il a su surmonter les difficultés qui se présentaient à lui. C’est en Afrique, sur la terre de ses ancêtres, qu’il a trouvé une forme d’apaisement avec soi. Joseph Yancolo dépeint avec finesse le parcours d’un homme, depuis la Guadeloupe de son enfance jusqu’à son dernier souffle.